Oakes claque la porte, Briatore prend les commandes d’Alpine

En pleine tourmente sportive, Alpine mise sur un revenant sulfureux : Flavio Briatore succède à Oliver Oakes avec effet immédiat.

Le séisme était attendu ailleurs, mais c’est bien à la tête d’Alpine qu’il a frappé. Moins d’un an après avoir pris la tête de l’écurie, Oliver Oakes a brusquement quitté son poste de Team Principal. Et c’est Flavio Briatore, conseiller influent en coulisses, qui prend dès à présent le contrôle opérationnel de l’équipe. Un retour choc, à la fois inattendu… et lourd de symboles.

Le communiqué est tombé comme un couperet : « Oliver Oakes a quitté son poste de Team Principal de l’écurie BWT Alpine F1 Team avec effet immédiat. Flavio Briatore poursuivra son rôle de conseiller exécutif et assumera également les fonctions de direction. »

Un communiqué laconique, sans une ligne sur les raisons du départ. Et pour cause : tout, dans cette décision, sent le clash en coulisses. Selon plusieurs sources internes, le récent remplacement de Jack Doohan par Franco Colapinto aurait pu jouer un rôle dans cette rupture accélérée. Oakes, fervent défenseur de Doohan, n’aurait pas digéré cette décision. Et si aucun lien officiel n’est établi, difficile d’ignorer ce timing troublant. Canal + nous apprend en parallèle que Colapinto sera bien titulaire mais pour une durée déterminée de 6 courses.

Un échec de plus dans un organigramme en ruine

Oliver Oakes n’aura tenu que neuf mois. Recruté à l’été 2024 pour redonner de la cohérence à une structure Alpine en perpétuel remaniement, l’ancien patron de Hitech GP semblait incarner une volonté de stabilité. Mais la réalité de la piste — et des coulisses — l’a vite rattrapé.

Le Grand Prix de Miami, où Doohan a abandonné dès le premier tour et Gasly n’a vu que les bas-fonds du classement, a mis en lumière l’étendue du chantier. En six courses, Alpine n’a inscrit qu’une poignée de points, et navigue à la 9e place du championnat. Pire : le moral semble à l’image de la performance, c’est-à-dire en chute libre.

Cette nouvelle démission s’ajoute à une liste qui ferait pâlir n’importe quel DRH : Szafnauer, Famin, Fry, Permane, Harman, de Beer, White… tous partis en moins de deux ans. Flavio Briatore, 74 ans, revient donc aux manettes. Officiellement, il reste conseiller exécutif, mais il endosse dès aujourd’hui toutes les fonctions de direction.

L’homme n’a jamais été effacé des mémoires. Architecte des titres de Michael Schumacher chez Benetton, puis d’Alonso chez Renault, il reste aussi indélébilement associé au scandale du Crashgate de 2008. Ce jour où Nelson Piquet Jr. avait volontairement crashé sa monoplace sur ordre de Briatore pour favoriser Alonso.

Banni à vie par la FIA, puis réhabilité par la justice française, Briatore n’avait pourtant plus dirigé d’équipe depuis 2009. Son retour l’an dernier, en coulisses, avait déjà provoqué une onde de choc. Le voilà désormais aux commandes.

Ce bouleversement intervient alors qu’Alpine est au bord du gouffre sportif. Le projet moteur est abandonné au profit d’un bloc Mercedes en 2026, le duo de pilotes est en recomposition, et la crédibilité du projet tricolore s’effrite course après course.

Le pari Briatore est-il celui du désespoir ou d’un électrochoc ? Chez Alpine, personne ne parle pour l’instant. Mais à Enstone, le ton a changé. Les décisions tombent vite, sans appel. Et désormais, elles portent l’empreinte d’un homme qui ne connaît qu’un mode de gouvernance : l’autorité.

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