Alpine reste silencieuse, mais des fuites évoquent une décision « finalisée » pour titulariser Colapinto dès la prochaine course
Note de la rédaction : Article modifié après la confirmation du journal L’Équipe.
L’Argentin Franco Colapinto sera titularisé chez Alpine dès le Grand Prix d’Émilie-Romagne à Imola. Une décision brutale qui met fin au court passage de Jack Doohan en Formule 1 après seulement six courses.
C’est désormais un secret de Polichinelle : le pilote australien, promu titulaire cet hiver, cède déjà son baquet. Une issue précipitée mais attendue, tant les signaux d’alerte s’étaient accumulés. En difficulté depuis Bahreïn, Doohan n’a jamais su faire taire les doutes sur son niveau de performance, malgré quelques éclairs, comme sa qualification devant Pierre Gasly à Miami. Son accrochage avec Liam Lawson au départ de la course n’aura fait qu’accélérer une décision visiblement prise en coulisses depuis plusieurs semaines.
Car dès l’arrivée de Colapinto dans le giron d’Alpine en tant que pilote de réserve, l’ombre du remplacement planait. Débauché de chez Williams, où il avait disputé neuf Grands Prix en 2024 et marqué ses premiers points, l’Argentin n’était pas venu pour faire de la figuration. Et surtout, il n’est pas arrivé seul : selon plusieurs sources concordantes, ses sponsors sud-américains, emmenés par YPF, ont mis sur la table une enveloppe considérable, démultipliée à condition qu’il devienne titulaire. Une pression financière qui a manifestement fini par l’emporter sur toute autre considération sportive.
Doohan, lui, n’aura jamais eu le temps de s’installer. Promu dans l’urgence après le départ d’Esteban Ocon, il incarnait une solution provisoire pour Alpine, un intérimaire maquillé en pari sur l’avenir. Un rôle d’autant plus précaire que Flavio Briatore, conseiller exécutif du team, militait depuis des mois pour faire monter Colapinto.
Le timing de l’annonce confirme la brutalité de cette décision. Alors qu’Oakes niait encore l’arrivée imminente de Colapinto ce week-end à Miami, le couperet est tombé dès le lundi suivant, validé à la fois par The Race et L’Équipe. L’Argentin disputera donc son premier Grand Prix avec Alpine à Imola, sur un circuit exigeant, sans préparation en piste, et sous pression médiatique intense.
Colapinto aura fort à faire pour convaincre qu’il n’est pas là uniquement grâce à l’argent. Son passage chez Williams a laissé une impression mitigée : rapide mais souvent brouillon, il a alterné coups d’éclat (notamment à Bakou et Austin) et grosses erreurs (crashes à São Paulo et Las Vegas). Il devra donc prouver qu’il peut être un leader crédible pour une équipe Alpine en pleine crise de résultats.
Quant à Doohan, son avenir immédiat est flou. Il devrait rester impliqué dans le projet en tant que pilote de simulateur, mais ses ambitions de titularisation sont pour l’heure mises entre parenthèses. Victime d’un système de plus en plus court-termiste, l’Australien paie le prix fort d’un environnement où l’argent, l’image et l’instantanéité priment désormais sur la patience et la progression.
Alpine, en actant ce changement express, envoie un message clair : les résultats doivent arriver vite, peu importe la manière. Mais à vouloir tout miser sur une solution soutenue par les sponsors, le constructeur ne prend-il pas un risque de plus, dans une saison déjà bien mal engagée ?
