Le marché des pilotes n’a plus le monopole des secousses : le mercato des patrons d’écurie s’ouvre dans un fracas pressenti, d’Alpine à Red Bull
La démission inattendue d’Oliver Oakes de son poste de directeur d’équipe chez Alpine pourrait bien n’être que le prélude à un remaniement d’envergure dans le paddock. Selon plusieurs sources concordantes, l’ancien patron d’Enstone serait pressenti pour succéder à Christian Horner chez Red Bull, dont la position se fragilise de plus en plus.
Présent depuis la création de l’écurie en 2005, Christian Horner incarne Red Bull en Formule 1. Pourtant, après plus de deux décennies de succès et de stabilité, l’Anglais pourrait voir son règne toucher à sa fin. En début d’année, il avait déjà survécu à une enquête interne portant sur des accusations de comportement inapproprié. Blanchi par l’écurie, il reste néanmoins englué dans une bataille judiciaire au Royaume-Uni, qui continue d’entacher son image.
Si cet épisode semblait derrière lui, les récentes contre-performances de Red Bull pourraient cette fois sceller son sort. Après une saison 2024 marquée par la perte du titre constructeurs au profit de McLaren, la RB21 peine à retrouver son niveau de domination. Verstappen s’agace, les évolutions tardent, et les tensions s’accumulent.
L’un des signaux les plus préoccupants pour Horner vient du côté de la branche thaïlandaise de Red Bull, détentrice de 51 % des parts de l’écurie. Si ce soutien avait permis de le maintenir en place en 2024, il semble aujourd’hui s’effriter. D’après Formula Passion, l’influence thaïlandaise verrait d’un bon œil un renouvellement de la direction.
Autosprint va plus loin : les évolutions attendues à Imola seraient la « dernière chance » pour Horner de prouver qu’il peut redresser la barre. Pourtant, le Britannique lui-même a calmé les ardeurs : « Il n’y a pas de grande mise à jour à Imola. Nous en sommes à un stade où les gains sont tous incrémentaux », a-t-il confié à Miami. Un discours qui tranche avec les attentes internes et pourrait bien illustrer un désalignement stratégique.
Le contexte tendu de Red Bull
Si le nom d’Oakes circule avec autant d’insistance, ce n’est pas un hasard. Ancien protégé de Red Bull entre 2006 et 2008, il a été formé dans l’Académie dirigée par Helmut Marko. Depuis, son ascension managériale, marquée par son passage chez Hitech GP puis chez Alpine, a prouvé qu’il était capable de prendre les rênes d’une écurie de F1.
Sa démission soudaine d’Alpine cette semaine a surpris le paddock. Officiellement, il a passé la main à Flavio Briatore, mais aucune explication claire n’a été donnée. Selon les rumeurs, la décision de remplacer Jack Doohan par Franco Colapinto aurait créé un différend profond entre Oakes et Briatore. Pour certains, ce départ précipité ressemble davantage à un transfert déguisé qu’à une simple démission.
Le timing de ce bouleversement est pour le moins intrigant. Alors que la RB21 accumule les contre-performances, la maison autrichienne est en pleine réorganisation. Le départ d’Adrian Newey, les incertitudes autour du partenariat moteur avec Ford pour 2026, et la démission de figures stratégiques comme Jonathan Wheatley viennent s’ajouter au climat déjà électrique.
Pour Red Bull, un changement de direction pourrait représenter l’électrochoc nécessaire pour retrouver sa suprématie. Oakes, jeune (37 ans), expérimenté, et déjà familier de l’univers Red Bull, apparaît comme le candidat idéal pour insuffler un nouveau souffle.
Officiellement, Red Bull ne confirme rien. Mais en interne, les regards se tournent déjà vers Imola. Si les nouveautés prévues ne parviennent pas à remettre la RB21 sur les rails, la transition pourrait s’opérer rapidement. Oliver Oakes, désormais libre de tout engagement, pourrait alors faire son grand retour sous les couleurs de l’écurie autrichienne.