Le nom de Carlos Sainz Sr. circule pour la présidence de la FIA : son image respectée et son programme rassembleur séduiraient plusieurs fédérations.
À 63 ans, le double champion du monde des rallyes et vainqueur du Dakar 2024, Carlos Sainz Sr., envisage de se lancer dans une nouvelle course, cette fois-ci politique : la présidence de la FIA. Selon plusieurs sources bien informées, dont Autosport, l’Espagnol serait sérieusement pressenti pour défier l’actuel président, Mohammed Ben Sulayem, lors de l’élection prévue le 12 décembre à Tachkent, en Ouzbékistan.
Mohammed Ben Sulayem est dans la tourmente depuis le début de son mandat en 2021. Son passage à la tête de la Fédération Internationale de l’Automobile a été marqué par des départs en série parmi les cadres dirigeants, des accusations de mauvaise gouvernance et plusieurs polémiques retentissantes. La dernière en date : la démission fracassante de Robert Reid, vice-président en charge du sport, qui a dénoncé des pratiques de gestion « en rupture totale avec les standards attendus ».
Face à cette crise, de nombreuses fédérations nationales et figures influentes du sport automobile international voient en Carlos Sainz Sr. une alternative solide et crédible. Connu pour sa droiture et sa popularité, l’Espagnol pourrait incarner le renouveau que beaucoup appellent de leurs vœux.
Carlos Sainz Sr. n’est pas un inconnu dans le paddock. Outre ses exploits en rallye, il est un visage familier de la F1, présent régulièrement pour soutenir son fils, Carlos Sainz Jr., actuellement pilote chez Williams. Sa carrière exemplaire, marquée par un professionnalisme sans faille et un respect unanime dans le monde du sport auto, lui confère une stature internationale qui pourrait séduire les votants.
Son approche mesurée et son expérience sur les circuits et en rallye lui donnent un atout majeur : celui de comprendre les enjeux aussi bien sportifs que politiques. Un profil qui contraste avec la gestion controversée de Ben Sulayem, accusé de privilégier les petites fédérations au détriment des grands acteurs européens.
Un scrutin complexe et incertain
La route vers la présidence de la FIA est semée d’embûches. Le système de vote accorde un poids égal à chaque fédération nationale, qu’elle organise un Grand Prix de F1 ou des courses locales. Cette répartition favorise historiquement les alliances de Mohammed Ben Sulayem, particulièrement en dehors de l’Europe, où son influence reste forte.
À ce jour, Sainz Sr. n’a pas encore officialisé sa candidature. Selon ses proches, l’ancien champion réfléchit à un programme axé sur l’unité et l’intégrité, loin des querelles politiciennes. Son intention serait de proposer un projet « constructif et fédérateur », sans chercher l’affrontement direct.
La rumeur d’une candidature de Susie Wolff, longtemps évoquée, semble s’être estompée. L’ancienne directrice de la F1 Academy, pourtant populaire, aurait renoncé à se présenter.
Conscient de la menace, Mohammed Ben Sulayem s’organise. L’actuel président a multiplié les déplacements auprès de ses soutiens traditionnels et insiste sur les réformes qu’il souhaite mettre en place pour moderniser la FIA. Il a également déclaré publiquement qu’il « accueillerait favorablement toute candidature concurrente », un message destiné à afficher une apparente sérénité face aux bruits de couloir.
Si Carlos Sainz Sr. officialise sa candidature, l’élection de décembre s’annonce comme l’une des plus disputées de l’histoire récente de la FIA. Entre la stabilité controversée de Ben Sulayem et l’opportunité de changement incarnée par Sainz, les votants devront trancher.