Après la F1, les pilotes du WRC dénoncent les sanctions pour jurons imposées par la FIA, jugeant ces règles inadaptées à la réalité du sport automobile
Un vent de fronde souffle sur le sport automobile. Après la F1, c’est au tour des pilotes du Championnat du monde des rallyes (WRC) de s’opposer aux nouvelles règles strictes de la FIA concernant les jurons en public. L’instance dirigée par Mohammed Ben Sulayem se retrouve une nouvelle fois sous le feu des critiques, accusée d’imposer des sanctions disproportionnées et d’entraver l’expression des pilotes dans des moments de tension extrême.
L’affaire a éclaté après qu’Adrien Fourmaux, pilote WRC, a été sanctionné d’une amende de 10.000 euros pour avoir laissé échapper un juron lors d’une interview télévisée. Une décision qui a immédiatement suscité l’indignation des pilotes de la discipline, déjà contraints d’évoluer dans un environnement exigeant où la concentration est primordiale.
Face à cette situation, WoRDA, l’association des pilotes de rallye – équivalent de la GPDA en F1 – a publié un communiqué cinglant dans lequel elle réclame une clarification et une discussion avec la FIA. Le message est clair : ces nouvelles sanctions sont jugées excessives et déconnectées de la réalité du sport automobile.
Les pilotes du WRC ne sont pas les premiers à dénoncer ces restrictions. Depuis plusieurs mois, la F1 est en conflit ouvert avec la FIA sur ce sujet. Max Verstappen et Charles Leclerc ont déjà été sanctionnés pour des écarts de langage en conférence de presse, le premier ayant même écopé de travaux d’intérêt général.
L’irritation des pilotes vient notamment du contexte dans lequel ces jurons sont prononcés. En pleine course, sous l’effet de l’adrénaline, il est difficile de garder un langage parfaitement maîtrisé. Or, la FIA semble vouloir appliquer une politique de tolérance zéro, quitte à sanctionner des expressions courantes et sans intention offensive.
Dans son communiqué, WoRDA soulève également un point sensible : la transparence autour des amendes infligées par la FIA. Les pilotes de rallye, dont les revenus sont souvent bien inférieurs à ceux de la F1, estiment que ces amendes sont disproportionnées par rapport à leurs moyens et donnent une image faussée du sport.
« Où va l’argent des amendes ? » s’interrogent les pilotes du WRC. Une question qui revient aussi régulièrement en F1 et qui alimente la méfiance envers l’instance dirigeante. Le manque de clarté sur l’utilisation de ces fonds ne fait qu’exacerber le sentiment d’injustice.
Cette fronde conjointe des pilotes de F1 et de WRC place la FIA dans une position délicate. Jusqu’à présent, Mohammed Ben Sulayem a adopté une posture intransigeante, mais la multiplication des contestations pourrait l’obliger à revoir sa copie.
Les pilotes ne demandent pas un droit absolu à l’insulte, mais une prise en compte du contexte. Ils rappellent que l’intensité du sport automobile, que ce soit en circuit ou en rallye, rend parfois difficile un contrôle total du langage. Une discussion entre la FIA et les représentants des pilotes semble désormais inévitable.
Comme les pilotes de F1 avant eux, les concurrents du WRC alertent la FIA à propos des sanctions disproportionnées pour l'usage d'un langage familier.
— Rallye Sport (@RallyeSport) February 24, 2025
Cette sanction fait suite à la dernière amende de 10 000€ infligée à Adrien Fourmaux en Suède ! #WRC
Le communiqué en… pic.twitter.com/LliZ8DDmDE