Mohamed Ben Sulayem place le respect comme pilier central de la FIA. Les pilotes rรฉcalcitrants risquent dรฉsormais des mesures plus dissuasives

Mohammed Ben Sulayem, prรฉsident de la FIA, a rรฉcemment tenu un discours sans รฉquivoque lors dโune confรฉrence de presse organisรฉe au circuit madrilรจne de Jarama. Entre fermetรฉ et pรฉdagogie, lโรฉmirati a rappelรฉ aux pilotes de Formule 1 lโimportance de respecter un cadre strict, tant dans leur langage que dans leur attitude. Un message clair : la discipline nโest pas nรฉgociable.
Lors de sa prise de parole, Ben Sulayem a รฉvoquรฉ sans dรฉtour le sujet des jurons et du langage vulgaire, devenus trop frรฉquents selon lui. Si le dirigeant reconnaรฎt que lโรฉmotion est inhรฉrente au sport automobile, il insiste : ยซ La FIA se base sur le respect, et cโest notre fondement. Nous ne pouvons pas permettre que nos plateformes servent ร des incidents inutiles. ยป
Une position qui se traduit par des mesures concrรจtes. Dรจs 2025, les รฉcarts de conduite โ insultes, propos dรฉplacรฉs โ pourront valoir aux pilotes des amendes, des suspensions, voire des retraits de points au championnat. Une maniรจre de protรฉger lโimage dโun sport qui se veut exemplaire, notamment pour les jeunes gรฉnรฉrations. ยซ Si vous utilisez des mots inappropriรฉs, les parents diront ร leurs enfants dโรฉviter ce sport ยป, a-t-il soulignรฉ, selon SoyMotor.
Pour illustrer sa vision, Ben Sulayem a pris lโexemple de Max Verstappen. En 2024, le Nรฉerlandais avait รฉtรฉ sanctionnรฉ pour un juron prononcรฉ lors dโune confรฉrence de presse ร Singapour. Plutรดt quโune punition classique, la FIA lui a proposรฉ des travaux dโintรฉrรชt gรฉnรฉral original : encadrer de jeunes pilotes au Rwanda.
ยซ Certains journalistes ont cru que je lui ferais nettoyer des toilettesโฆ Mais non. Lโidรฉe รฉtait de lโimpliquer dans un projet inspirant ยป, explique Ben Sulayem. Verstappen a ainsi partagรฉ son expรฉrience avec des aspirants pilotes africains, contribuant ร promouvoir la diversitรฉ โ une premiรจre pour la FIA, qui nโavait jamais organisรฉ dโรฉvรฉnement en Afrique en 120 ans dโexistence.
Si Ben Sulayem se montre intransigeant sur les rรจgles, il tient ร rappeler sa proximitรฉ avec les pilotes. ยซ Ils ont mon numรฉro. Je suis le prรฉsident le plus accessible que la FIA ait jamais connu ยป, affirme-t-il, รฉvoquant sa propre carriรจre de pilote dans les annรฉes 1980-1990. Une expรฉrience qui nourrit son approche : ยซ Je les traite avec passion, amour et comprรฉhension. Mais la discipline est cruciale. ยป
Cette philosophie sโinscrit dans une volontรฉ plus large de moderniser lโinstitution, sans renier ses valeurs. ยซ Nous ne sommes pas lร pour punir, mais pour faire du sport un exemple ยป, rรฉsume-t-il. Un รฉquilibre dรฉlicat entre maintien de lโordre et libertรฉ dโexpression, dans un milieu oรน les camรฉras et les rรฉseaux sociaux amplifient chaque geste.
Derriรจre ces exigences se cache un dรฉfi majeur : attirer un public jeune et diversifiรฉ sans sacrifier lโรฉthique sportive. En sanctionnant les รฉcarts tout en valorisant des initiatives comme celle de Verstappen au Rwanda, la FIA tente de concilier tradition et modernitรฉ. Certains, connus pour leur franc-parler, devront peut-รชtre modรฉrer leurs ardeurs. Mais pour Ben Sulayem, le jeu en vaut la chandelle : ยซ Si nous voulons que la Formule 1 reste une rรฉfรฉrence, nous devons montrer lโexemple. Le respect nโest pas une option, cโest la base. ยป