Lewis Hamilton accuse Ben Sulayem de stéréotypes raciaux après ses propos sur les jurons en F1, et appelle à une meilleure gestion de l’image des pilotes
Récemment, la FIA a exprimé sa volonté de réduire la présence de jurons lors des retransmissions des Grands Prix, mettant en place une nouvelle directive visant à limiter les gros mots entendus sur les radios d’équipe. Cette démarche fait suite à plusieurs incidents où des pilotes, pris dans le feu de l’action, ont laissé échapper des propos injurieux, parfois retransmis en direct.
La FIA, sous l’impulsion de son président Mohammed Ben Sulayem, a demandé à Formula One Management (FOM) de restreindre la diffusion de ces propos, notamment pour protéger les jeunes spectateurs et offrir une image plus propre du sport. Cependant, cette initiative a suscité des réactions partagées parmi les pilotes, dont Lewis Hamilton, qui a pris la parole à ce sujet.
Max Verstappen a été l’un des premiers à réagir en critiquant cette approche. Pour lui, la responsabilité devrait incomber à FOM, chargé de contrôler ce qui est diffusé, plutôt qu’aux pilotes eux-mêmes. Cependant, Lewis Hamilton, tout en reconnaissant qu’il est important de modérer ses propos à la radio, a exprimé son désaccord avec certains aspects de l’argumentaire de Ben Sulayem.
Bien que Hamilton soutienne l’idée qu’il est parfois nécessaire de filtrer les propos tenus par les pilotes en direct, il a vivement réagi aux commentaires de Ben Sulayem, qui a affirmé que « les pilotes ne sont pas des rappeurs », en insinuant que ces derniers sont connus pour leurs paroles explicites. Pour Hamilton, cette remarque a une connotation raciale regrettable, d’autant plus que de nombreux rappeurs sont noirs, ce qui, selon lui, renforce les stéréotypes.
Dans une déclaration aux médias, Hamilton a souligné l’incongruité de cette comparaison : « Je n’ai pas aimé la manière dont il l’a exprimée. Dire que nous ne sommes pas des rappeurs est très stéréotypé, et si vous pensez que la plupart des rappeurs sont noirs, on entend : ‘Nous ne sommes pas comme eux’. »
En tant que pilote expérimenté, Hamilton a également partagé son point de vue sur la difficulté de maîtriser ses émotions dans le feu de l’action, particulièrement pour les plus jeunes pilotes. « Quand j’avais 22 ans, je n’y pensais pas autant. Les émotions prennent le dessus, et on dit tout ce qui nous passe par la tête sans forcément penser aux gens qui écoutent, notamment les enfants », a-t-il expliqué. Il a toutefois reconnu qu’avec l’expérience, il a appris à mieux gérer ces moments de tension, tout en restant conscient de l’impact de ses paroles sur les milliers de personnes qui soutiennent son équipe.
Cependant, Hamilton a tenu à souligner l’importance de conserver un certain niveau d’émotion dans ce sport extrêmement compétitif : « C’est aussi bien d’avoir des émotions. C’est très, très difficile et nous ne sommes pas des robots. » Mais il a insisté sur la nécessité de canaliser cette énergie de manière positive, notamment en prenant en compte les sacrifices de son équipe et l’image publique qu’il véhicule.
La position de la FIA sur ce sujet a pour but de renforcer l’éthique et de protéger l’image de la Formule 1 auprès du grand public. Bien que certains pilotes, à l’instar de Verstappen, considèrent cette initiative comme une forme de censure, d’autres, comme Hamilton, admettent que cette mesure pourrait apporter plus de responsabilité dans les comportements à la radio. Néanmoins, les propos de Ben Sulayem sur les rappeurs ont ravivé les débats sur la manière dont les dirigeants de la F1 abordent les questions de diversité et de stéréotypes raciaux.
Lewis Hamilton n'a pas apprécié les mots utilisés par Mohammed Ben Sulayem sur le sujet de la limitation de la diffusion des messages radio contenant des grossièretés !
— Secteur F1 (@Secteur_F1) September 19, 2024
Même si le Britannique est d'accord pour dire qu'il y a "un peu trop" de grossièretés à la radio, il s'est… pic.twitter.com/URC8loeYQT