Les pilotes de F1 risquent gros s’ils s’en prennent à la FIA

La FIA durcit le ton : injures et critiques répétées peuvent coûter des points et entraîner une suspension pour les pilotes de F1.

Depuis l’instauration de nouvelles règles en 2025, les pilotes de F1 qui critiquent ou offensent la FIA pourraient faire face à des sanctions inédites, allant jusqu’à une suspension d’un mois et la perte de points au championnat. Ces mesures, perçues par certains comme une tentative de museler les voix dissidentes, suscitent une polémique croissante au sein du paddock.

Les modifications du code sportif international détaillent un système d’amendes et de pénalités progressives. Une première infraction entraîne une amende de 40.000 euros, une deuxième monte à 80.000 euros accompagnée d’une suspension avec sursis, et une troisième, plus sévère, inclut une amende de 120.000 euros et une suspension d’un mois. Ces mesures concernent tous les détenteurs de licence FIA, y compris les directeurs d’équipes.

Pour certains pilotes, ces règles constituent une escalade inutile. Les critiques visent notamment la méthode employée pour leur adoption : un vote électronique précipité, sans consultation des parties prenantes comme l’Association des Pilotes de Grand Prix (GPDA) ou la commission des pilotes de la FIA.

Plusieurs sources internes dénoncent un processus antidémocratique orchestré par le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem. Ce dernier est accusé de limiter la liberté d’expression des pilotes et de renforcer son contrôle sur la discipline. Un proche d’un pilote de renom a même qualifié son attitude de « dictatoriale ».

Ce n’est pas la première fois que la FIA est pointée du doigt pour sa gestion controversée. L’année précédente, une lettre ouverte de la GPDA réclamait plus de transparence, notamment sur l’utilisation des amendes, tout en exhortant l’instance dirigeante à traiter les pilotes comme des adultes.

La nouvelle réglementation élargit les infractions possibles à tout langage jugé « offensant, insultant ou grossier », qu’il soit verbal, écrit ou gestuel. Ces dispositions incluent également des actes physiques ou l’incitation à de tels comportements. Toute atteinte à l’image ou aux valeurs de la FIA est également passible de sanctions.

Cette interprétation large inquiète de nombreux acteurs, qui redoutent une application arbitraire des règles. George Russell, directeur de la GPDA et pilote Mercedes, avait récemment exprimé l’exaspération des pilotes face au manque de dialogue avec la FIA.

Alors que la FIA justifie ces mesures comme un moyen de garantir l’intégrité du sport, leur adoption soulève des questions sur la liberté d’expression des pilotes. « Ce n’est pas juste », a déclaré une source, regrettant l’absence de discussion préalable au sein du Conseil Mondial du Sport Automobile (WMSC).

Des cas récents illustrent l’ambiguïté des sanctions. Lors du Grand Prix de Singapour, Max Verstappen avait été sommé d’effectuer des travaux d’intérêt général après avoir juré en conférence de presse. Cette sanction avait été perçue comme une tentative de contrôle de l’image publique du sport.

Les pilotes de F1, comme d’autres figures des disciplines régies par la FIA, doivent désormais peser leurs mots avec précaution. Ce climat restrictif pourrait dissuader les critiques constructives et limiter les échanges ouverts dans un sport où les tensions sont déjà palpables.

En conclusion, ces nouvelles règles traduisent une volonté de la FIA de protéger son autorité, mais elles risquent d’accentuer les tensions avec les pilotes. Alors que le dialogue semble rompu, la question reste ouverte : jusqu’où la FIA est-elle prête à aller pour imposer le silence ?

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