Après l’échec du V10, la FIA étudie le retour du V8 en 2029

Trop cher, trop lourd, le V6 hybride vit peut-être ses dernières années. Le V8 pourrait le remplacer à l’horizon 2029, grâce au carburant durable.

Le moteur V8 va-t-il de nouveau rugir sur les circuits de Formule 1 ? Après avoir exploré, sans succès, la piste du V10, la FIA semble désormais privilégier un retour aux V8, perçus comme plus abordables, plus simples et surtout plus attrayants pour l’avenir du championnat. Le président de la Fédération, Mohammed Ben Sulayem, a partagé son enthousiasme, selon PlanetF1 : « C’est la bonne direction à prendre. »

Ce projet de retour au V8 s’inscrit dans une réflexion stratégique entamée de longue date. Face aux coûts colossaux des actuels moteurs V6 hybrides — environ 200 millions de dollars en développement et plus de 2 millions par unité — la FIA cherche une solution plus pragmatique. En février, Ben Sulayem évoquait encore la possibilité d’un retour au V10, mais l’idée a été écartée sous la pression des motoristes. Désormais, c’est le V8 atmosphérique qui tient la corde, surtout s’il fonctionne avec des carburants durables.

Pour la FIA, il s’agit de revoir en profondeur la philosophie de la F1. Un moteur V8, plus léger d’environ 90 à 100 kg, permettrait non seulement de renforcer la sécurité en intégrant plus facilement de nouveaux dispositifs, mais aussi de réduire la taille des voitures. Selon les calculs, les coûts seraient réduits de moitié. « Contrairement à ce que certains croient, toutes les équipes n’ont pas des ressources illimitées », rappelle Ben Sulayem.

Même si la réglementation prévue pour 2026 maintient l’usage du V6 hybride avec une part électrique portée à 50 %, le vrai tournant pourrait se produire en 2029. C’est l’échéance fixée par la FIA pour un potentiel retour au thermique atmosphérique. Cela laisserait le temps aux constructeurs d’optimiser leurs investissements dans les technologies hybrides, tout en permettant à la Fédération d’ajuster les paramètres techniques : cylindrée, architecture moteur… « Peu importe que ce soit un V8 ou un V10 », affirme Ben Sulayem. « Ce qui compte, c’est la simplicité. »

Un feu vert en provenance des écuries et de la FOM

Autre élément marquant : la position des équipes semble évoluer. Alors qu’elles défendaient bec et ongles les moteurs hybrides, certaines seraient aujourd’hui prêtes à changer de cap. La FOM (Formula One Management) verrait d’un bon œil cette transition. La combinaison entre carburants de synthèse et moteurs atmosphériques répondrait aux objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2030, sans les contraintes du tout-hybride.

Pour Mohammed Ben Sulayem, cette évolution n’est pas qu’une question technique, elle conditionne l’avenir de la discipline. « Tout le monde ne peut pas suivre le rythme. Regardez le rallye : on abandonne l’électrique, mais on garde les carburants durables. L’essentiel, c’est l’impact environnemental. » Autrement dit, peu importe la technologie utilisée — hybride, hydrogène ou V8 — tant qu’elle respecte les objectifs écologiques.

Cette nouvelle orientation pourrait également favoriser l’arrivée de nouveaux constructeurs, tout en rassurant ceux déjà engagés. « Si une nouvelle marque arrive, il faut qu’elle soit protégée », insiste le président de la FIA. En clair, il faut limiter les écarts dès la conception pour éviter une compétition à plusieurs vitesses. Une philosophie qui tranche avec la logique technologique poussée à l’extrême ces dernières années.

Le retour du V8 n’est donc plus un simple rêve de passionné. C’est un projet mûrement réfléchi, soutenu politiquement et aligné avec les enjeux économiques et environnementaux actuels.

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