Et si les moteurs V10 faisaient leur grand retour en F1 ? La FIA ouvre la porte, à une condition : qu’ils soient alimentés par des carburants durables
L’idée d’un retour des moteurs V10 en Formule 1 a longtemps semblé appartenir au passé. Pourtant, Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA, vient de relancer le débat en évoquant une condition clé : l’utilisation d’un carburant durable. Une déclaration qui ne manque pas de faire réagir, alors que la F1 prépare sa transition vers une nouvelle réglementation moteur en 2026.
Depuis l’introduction des moteurs hybrides en 2014, la F1 a radicalement changé. Si ces blocs V6 turbo électrifiés ont permis des avancées technologiques et une meilleure efficacité énergétique, ils ont aussi laissé un vide sur le plan émotionnel. Plus feutrés, plus complexes, ces moteurs n’ont jamais suscité la même passion que les V10 d’antan, dont le rugissement résonne encore dans la mémoire des amateurs.
Dans un message publié sur Instagram, Mohammed Ben Sulayem a laissé entendre que la FIA pourrait envisager le retour de ces moteurs mythiques, sous réserve qu’ils soient alimentés par des carburants durables. « Nous devons explorer différentes directions, y compris le rugissement du V10 fonctionnant avec un carburant durable », a-t-il déclaré, tout en insistant sur la nécessité de contrôler les coûts et d’assurer une transition en accord avec les objectifs de durabilité du sport.
Si cette annonce a de quoi séduire les puristes, la réalité est bien plus complexe. La Formule 1 s’est engagée dans une voie résolument tournée vers l’électrification partielle et l’innovation technologique. Les moteurs de 2026, en cours de développement, miseront encore davantage sur la récupération d’énergie, avec la suppression du MGU-H et une puissance électrique accrue.
Revenir à un moteur purement thermique, même alimenté par un carburant neutre en carbone, poserait plusieurs défis. D’une part, les motoristes ont investi des sommes colossales dans le développement des groupes propulseurs hybrides, et un changement de cap impliquerait des coûts supplémentaires. D’autre part, l’industrie automobile dans son ensemble se tourne vers des solutions de mobilité de plus en plus électrifiées, et il n’est pas certain que les constructeurs soutiendraient un tel revirement.
Au-delà de l’aspect technique, cette sortie de Ben Sulayem pourrait aussi être une réponse aux critiques récurrentes sur le manque de spectacle en F1. Depuis plusieurs années, de nombreux fans regrettent l’ère des moteurs atmosphériques, jugés plus excitants que les blocs hybrides actuels. En relançant l’idée des V10, même sous une forme adaptée aux exigences modernes, le président de la FIA envoie un signal fort : la voix des passionnés est entendue.
Pour l’instant, la F1 semble déterminée à suivre sa trajectoire vers un avenir hybride et durable. Mais en évoquant un possible retour aux sources, Ben Sulayem ouvre la porte à un débat qui ne manquera pas d’animer les discussions autour de l’avenir de la discipline. L’hypothèse d’un retour des V10 reste donc incertaine, mais elle a le mérite de poser une question essentielle : comment concilier tradition et innovation pour que la Formule 1 continue de séduire les fans tout en restant en phase avec son époque ?
Close your eyes and listen to the greatest-sounding #F1 car of all time (probably). #V10 at its absolute best. #FOS #BMW #Williams pic.twitter.com/nJpxiJUmTv
— Goodwood FOS (@fosgoodwood) January 27, 2025