Horner et Wolff s’expriment sur le retour du V10 en F1

Horner plaide pour un retour des V10 avec carburants durables, tandis que Wolff préfère se concentrer sur les moteurs hybrides de 2026

La question d’un retour aux moteurs V10 en Formule 1 a récemment refait surface, portée notamment par le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, et soutenue par Christian Horner. Mais cette perspective divise le paddock. Si le patron de Red Bull se dit favorable à l’idée, son homologue de Mercedes, Toto Wolff, estime qu’il est trop tôt pour envisager un tel changement, alors que la réglementation 2026 n’a même pas encore été mise en application.

L’ère des moteurs atmosphériques V10 s’est achevée en 2005, avant que la F1 ne passe aux V8, puis aux actuels V6 turbo hybrides en 2014. Mais l’idée d’un retour aux motorisations d’antan, adaptées aux nouvelles contraintes environnementales, séduit certains acteurs du sport.

Christian Horner, partisan de cette idée, voit dans l’évolution des carburants durables une opportunité pour ramener un élément essentiel de la F1 d’antan : le son. « Le puriste en moi aimerait revoir des V10, mais en les adaptant à une utilisation responsable avec des carburants durables, pour réintroduire le son emblématique de la F1, » explique le patron de Red Bull.

Horner souligne également que les moteurs de 2026, bien que tournés vers la durabilité et la technologie, sont extrêmement coûteux et complexes. À ses yeux, le retour d’une motorisation plus simple, mais associée à des carburants de nouvelle génération, pourrait être une piste à explorer après le cycle réglementaire à venir.

De son côté, Toto Wolff affiche une position nettement plus réservée. S’il ne ferme pas totalement la porte à une discussion sur le sujet, il considère que ce débat est prématuré et risquerait de nuire à la perception des nouvelles règles moteur qui entreront en vigueur en 2026.

« Nous devrions être enthousiastes à l’idée de ces nouvelles règles. Nous sommes en train de repousser les limites des technologies hybrides, d’introduire du carburant 100 % durable et d’explorer des solutions inédites. C’est une avancée technologique dont la F1 doit être fière, » défend le patron de Mercedes.

Wolff estime qu’en ouvrant dès maintenant le débat sur l’après-2026, la F1 envoie un message contradictoire au public et aux investisseurs. « C’est une discussion intéressante, mais nous risquons de brouiller notre communication. Nous devons d’abord voir comment évoluent les nouvelles règles avant de parler de la suite, » précise-t-il.

La FIA a confirmé qu’un groupe de travail sera mis en place pour étudier les différentes possibilités concernant l’avenir des moteurs en F1 après 2026. Parmi les pistes explorées, un V10 utilisant des carburants durables est bien sur la table.

Toutefois, la Formule 1 est engagée dans une trajectoire visant à réduire son empreinte carbone et à rester pertinente pour l’industrie automobile. Le défi sera donc de concilier innovation, coûts et spectacle, tout en respectant les impératifs environnementaux de la discipline.

Si le débat est lancé, il faudra du temps avant de voir une décision concrète émerger. Pour l’instant, l’attention reste portée sur la nouvelle ère moteur qui débutera en 2026, avec l’arrivée de nouveaux constructeurs comme Audi et le retour de Honda en tant que motoriste officiel d’Aston Martin.

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