La FIA réfléchit sérieusement au retour des V10 en Formule 1. Un groupe de travail sera mis en place pour examiner cette possibilité
L’idée d’un retour des moteurs V10 en Formule 1 prend une tournure plus concrète. Alors que la FIA explore l’avenir des réglementations techniques au-delà de 2026, un groupe de travail devrait être mis en place pour étudier cette possibilité. Une annonce qui ravive les espoirs des amateurs de moteurs atmosphériques, mais qui risque aussi de susciter des réticences du côté des constructeurs engagés dans la discipline.
Les V10 ont marqué l’histoire de la Formule 1 jusqu’en 2005, avant d’être remplacés par les V8, puis par les hybrides V6 en 2014. Si ces derniers offrent des performances impressionnantes et une meilleure efficience énergétique, ils n’ont jamais réussi à égaler l’impact sonore et émotionnel des blocs atmosphériques d’antan.
Depuis plusieurs années, de nombreux passionnés regrettent cette époque où le rugissement des moteurs faisait partie intégrante du spectacle. Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA, semble avoir entendu cet appel. Il a récemment évoqué sur les réseaux sociaux la possibilité d’un retour des V10, précisant toutefois qu’une condition serait impérative : l’utilisation de carburants durables.
Contrairement à une simple déclaration d’intention destinée à séduire les fans, cette idée est en train d’être prise au sérieux par la Fédération Internationale de l’Automobile. Selon des informations de PlanetF1.com, la FIA travaille activement à la création d’un groupe de réflexion chargé d’examiner la faisabilité d’un retour aux V10 fonctionnant avec des carburants durables.
“Nous sommes engagés dans des discussions avec plusieurs parties prenantes afin de définir la direction technique de la F1 au-delà du cycle réglementaire de 2026. L’option d’un moteur V10 alimenté par du carburant durable fait partie des réflexions, en tenant compte des impératifs environnementaux et de la maîtrise des coûts.”
En d’autres termes, bien que la priorité reste l’introduction du règlement 2026 et ses nouvelles unités de puissance, la FIA garde un œil sur les évolutions à plus long terme.
Si un retour des V10 pourrait séduire une partie du public, il pose plusieurs problèmes du point de vue des constructeurs engagés en F1. Depuis plusieurs années, le sport cherche à aligner son développement sur les besoins de l’industrie automobile, notamment en matière d’électrification et d’efficacité énergétique.
Les moteurs hybrides actuels permettent aux équipes d’expérimenter des technologies transposables aux voitures de série, une dimension essentielle pour des marques comme Mercedes, Honda ou Ferrari. À l’inverse, un retour aux V10, même alimentés par du carburant durable, pourrait être perçu comme un retour en arrière en termes d’innovation.
Des sources au sein des grands constructeurs ont ainsi exprimé leurs doutes, soulignant que cette proposition risque de créer une incertitude inutile alors que l’ensemble des efforts est actuellement concentré sur la réglementation 2026.
Le débat ne fait que commencer, et il pourrait bien s’intensifier dans les années à venir.
Lewis longing after the V10 engine ❤️ pic.twitter.com/nCQC9KQmQp
— ESPN F1 (@ESPNF1) November 23, 2021