Révélation : Voici pourquoi Hamilton souffre avec la SF-25

À voiture égale, Lewis Hamilton reste loin de Charles Leclerc. Un élément méconnu de la SF-25 pourrait bien être la clé de cette surprenante domination.

Hamilton Ferrari Leclerc

Le début de saison 2025 de Lewis Hamilton chez Ferrari n’a pas encore l’allure d’une arrivée triomphale. Si l’Anglais a brillé lors de la course sprint en Chine, ses performances en Grand Prix peinent à répondre aux attentes. Avec une cinquième place comme meilleur résultat et un écart important avec Charles Leclerc, plutôt à l’aise avec la SF-25, les questions se multiplient. Pourquoi un septuple champion du monde rencontre-t-il autant de difficultés à s’adapter à sa nouvelle monoplace ?

Une analyse technique approfondie signée Mark Hughes et Giorgio Piola pour F1.com révèle un problème bien plus profond qu’il n’y paraît.

Le cœur du problème, selon Hughes et Piola, se situe dans le comportement de la Ferrari à l’entrée des virages, notamment lors du freinage. La SF-25 exploite un système de frein moteur particulièrement marqué, une spécificité moteur-châssis que Leclerc a su apprivoiser et même exploiter pleinement. Hamilton, en revanche, semble encore en phase d’adaptation.

Ce frein moteur agit principalement sur l’essieu arrière, créant un effet semblable à un frein à main progressif qui aide à faire pivoter la voiture. Pour en tirer profit, le pilote doit synchroniser parfaitement la décélération, le transfert de masse et le braquage. Là où Leclerc entre en virage avec confiance, Hamilton paraît hésitant, freine trop tôt ou trop tard, et perd ainsi de précieuses fractions de seconde.

Cette différence s’est illustrée de manière flagrante lors des qualifications à Djeddah, au virage 13. Les données de télémétrie révèlent un écart significatif : Hamilton freine légèrement plus tard, mais reste sur les freins 12 mètres de plus que Leclerc. Pendant ce temps, Leclerc rétrograde plus tôt — avec huit mètres d’avance — et attaque le virage à 168 km/h, contre 155 km/h pour le Britannique. Résultat : un déficit de 0.168 seconde sur un seul virage.

Ce n’est pas un manque d’agressivité de la part d’Hamilton, mais bien une difficulté à anticiper les réactions de la SF-25. « Le comportement lui semble difficile à anticiper, ce qui affecte sa confiance », notent Hughes et Piola. À 40 ans, Hamilton découvre un concept technique radicalement différent de ce qu’il a connu chez Mercedes pendant plus d’une décennie.

Une Ferrari taillée pour Leclerc ?

Même Charles Leclerc reconnaît que la SF-25 a évolué dans un sens bien précis : « Je ne vais pas entrer dans les détails, mais la voiture est devenue très pointue. C’est quelque chose que j’aime, même si c’est délicat », confiait-il après sa troisième place à Djeddah. Le Monégasque admet avoir eu besoin de quelques courses pour s’adapter, mais ce choix technique semble désormais porter ses fruits.

Ce qui se dessine, c’est une voiture calibrée pour le style de Leclerc, qui semble en parfaite symbiose avec le comportement agressif de la SF-25. Hamilton, de son côté, doit encore se défaire de ses réflexes acquis chez Mercedes, où les phases de freinage étaient beaucoup plus progressives et linéaires.

Chez Ferrari, les ingénieurs planchent sur une évolution de la suspension arrière, censée stabiliser l’entrée en virage — un point faible flagrant pour Hamilton. Cependant, ces modifications ne devraient pas voir le jour avant plusieurs courses. En attendant, le Britannique devra composer avec une monoplace capricieuse, face à un coéquipier parfaitement synchronisé avec elle.

La saison est encore longue, mais l’écart entre les deux pilotes Ferrari est problématique. Ce qui les sépare, ce n’est pas le talent brut, mais l’aptitude à comprendre et exploiter une voiture techniquement exigeante, conçue pour un pilotage chirurgical.

Pour Hamilton, la SF-25 reste une énigme à déchiffrer, et chaque virage un casse-tête à résoudre.

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