Solide troisième à Djeddah, Charles Leclerc montre la voie. Lewis Hamilton, lui, multiplie les doutes dans une Ferrari qui ne lui correspond pas.
Le week-end saoudien aura offert à Ferrari deux visages. D’un côté, un Charles Leclerc solide et lucide, qui grimpe sur le podium après une course bien construite. De l’autre, un Lewis Hamilton en quête de réponses, toujours en difficulté dans une monoplace qui ne semble pas lui parler.
Parti depuis la deuxième ligne, Charles Leclerc a su transformer une situation de départ peu favorable en résultat probant. Sa stratégie : allonger le premier relais en pneus mediums pour tirer profit d’un train plus frais en fin de course. Un pari bien mené qui lui a permis de dépasser George Russell au 38e tour et de contenir ensuite Lando Norris jusqu’au drapeau à damier.
Pour Leclerc, ce podium a un goût à la fois satisfaisant et frustrant. Satisfaisant car la gestion de course fut impeccable ; frustrant car il sait que Ferrari, malgré de bons progrès en rythme de course, reste limitée par un déficit de performance en qualifications. « Nous avons un bon rythme, mais sans une meilleure position sur la grille, on ne peut pas viser plus haut. Le grip nous manque, surtout sur un tour », a-t-il résumé au micro de Sky Sports.
Cette faiblesse en qualifications n’est pas nouvelle, mais elle se fait d’autant plus ressentir sur un tracé comme Djeddah, où partir devant est souvent synonyme de podium assuré. Leclerc, pourtant réputé pour sa vitesse sur un tour, n’a pu faire mieux que quatrième en qualifs.
De l’autre côté du garage, Lewis Hamilton vit un début d’aventure chez Ferrari plus compliqué que prévu. À Djeddah, il n’a jamais semblé en mesure de lutter aux avant-postes, terminant à une discrète septième place, soit là où il s’était élancé. Malgré un dépassement sur Carlos Sainz, il s’est fait reprendre par Lando Norris et n’a pas réussi à combler l’écart avec Kimi Antonelli dans les derniers tours.
Mais au-delà du résultat brut, c’est le ressenti du pilote britannique qui interpelle. Interrogé après la course, Hamilton s’est montré particulièrement dépité. « Il n’y a pas eu une seconde où je me suis senti à l’aise dans la voiture. Zéro », a-t-il lâché, visiblement désabusé.
Alors que Leclerc parvient, malgré les limites de la SF-25, à tirer le maximum de son potentiel, Hamilton semble encore chercher ses repères. Sa remarque amère après les qualifications — « Il me faudrait une greffe de cerveau » — traduit une frustration grandissante, qui contraste avec les attentes élevées suscitées par son arrivée chez Ferrari.
Deux trajectoires qui divergent
Le contraste est d’autant plus frappant que les écarts au tour sont nets : en qualifications, Hamilton concédait plus d’une demi-seconde à son coéquipier. En course, les difficultés à gérer les phases de freinage et les relances ont renforcé l’impression d’un pilote encore en phase d’adaptation, voire de désaccord profond avec le comportement de la voiture.
Ferrari, de son côté, se retrouve dans une situation paradoxale. Le potentiel sur la durée d’un Grand Prix semble bien là — notamment en termes de gestion des gommes — mais l’équilibre aérodynamique sur un tour reste insuffisant pour rivaliser avec McLaren ou Red Bull, et parfois même Mercedes.
Leclerc l’a dit avec franchise : « Nous ne sacrifions pas les qualifications pour la course. On essaie juste de rendre la voiture la plus rapide possible… mais on manque d’appui. »
Au championnat, Leclerc occupe désormais la cinquième place avec 47 points, pendant que Hamilton se maintient en septième position avec 31 unités. Ce n’est ni catastrophique, ni enthousiasmant. Mais après cinq Grands Prix, les écarts internes chez Ferrari se creusent déjà.
Finishing off the triple header with a P3 🤝 pic.twitter.com/ujqY9bpibU
— Scuderia Ferrari HP (@ScuderiaFerrari) April 20, 2025