Après sa pénalité à Djeddah, Verstappen choisit de ne plus commenter : trop de risques, trop de sensibilité dans le paddock.
Max Verstappen a choisi le silence. Interrogé à plusieurs reprises après son duel musclé avec Oscar Piastri, le quadruple champion du monde a préféré esquiver les questions, affirmant qu’en Formule 1 aujourd’hui, “dire la vérité peut vous mettre en difficulté”.
Le pilote Red Bull a écopé d’une pénalité de cinq secondes pour avoir dépassé les limites de la piste au départ du Grand Prix d’Arabie saoudite, ce qui lui a coûté une place face à Piastri. Frustré par la décision, Verstappen s’est exprimé brièvement à la radio, puis a écourté son passage en zone interview. En conférence de presse, il s’est montré plus réservé que jamais. “Je pense que c’est mieux de ne pas en parler”, a-t-il soufflé, l’air dépité, face aux journalistes.
Ce n’est pas la première fois que le Néerlandais adopte cette posture. Depuis une amende reçue à Singapour pour avoir juré publiquement, Verstappen semble marcher sur des œufs lorsqu’il s’agit de s’exprimer sur des sujets sensibles. Et s’il évite désormais les envolées verbales, ce n’est pas par manque d’opinion : “Je préfère ne pas parler, car tes mots peuvent être mal interprétés ou déformés.”
Loin d’une simple mauvaise humeur, cette réserve s’inscrit dans une tendance plus large. Verstappen évoque une époque où, selon lui, “on ne peut plus être critique sans risquer une sanction ou un bad buzz”. Il cite les réseaux sociaux, la surinterprétation constante, et un climat général où “tout le monde est hypersensible”.
Depuis plusieurs mois, la FIA et la F1 sont scrutées pour leur manière de gérer les libertés de ton des pilotes. L’an dernier, l’instance dirigeante a durci ses lignes directrices sur les propos tenus dans l’espace public, en particulier sur des sujets sociaux, politiques ou réglementaires. Verstappen n’est pas le seul à s’en plaindre : d’autres pilotes, comme Lewis Hamilton ou Sebastian Vettel par le passé, ont eux aussi critiqué un certain manque de liberté d’expression dans le paddock.
Mais là où certains choisissent d’insister, Verstappen semble désormais opter pour une autre stratégie : celle de la réserve. “On ne peut pas dire ce qu’on pense sans que cela dérange. Alors autant économiser son temps”, lâche-t-il. Le ton est calme, mais le message, limpide : mieux vaut se taire que de risquer une ligne de trop dans un communiqué officiel.
Moins frontal dans ses prises de parole qu’à ses débuts, le Néerlandais semble davantage préoccupé par la manière dont ses déclarations seront reprises que par l’envie de faire passer un message. “Je sais que je ne peux pas jurer ici, mais on ne peut même plus être critique d’une façon qui pourrait ‘nuire’ à quelqu’un”, ironise-t-il, en référence aux termes employés dans les documents officiels de la FIA.