McLaren à Verstappen : “Il faut apprendre à céder”

McLaren défend Oscar Piastri après la pénalité infligée à Verstappen : pour Zak Brown, c’était son virage et Max devait lever le pied.

Le virage numéro 1 du circuit de Djeddah a peut-être décidé bien plus que le sort du Grand Prix d’Arabie Saoudite. Il a aussi mis en lumière deux manières d’aborder la course, deux visions de la compétition en F1 : celle d’un quadruple champion du monde à l’attaque coûte que coûte, et celle d’un jeune rival à l’exécution presque chirurgicale.

Oscar Piastri, en première ligne aux côtés de Max Verstappen, a réussi le départ parfait. Mieux élancé, il se présente à l’intérieur du premier virage, prêt à revendiquer ce qu’il a gagné au mérite. Verstappen, fidèle à son style, tente de contenir l’Australien… en s’affranchissant quelque peu des limites de la piste. Résultat : une excursion hors-piste, une position conservée indûment, et une pénalité de cinq secondes qui lui coûtera, au fil des tours, une victoire qui semblait lui tendre les bras.

Du côté de McLaren, la lecture de l’incident n’a pas laissé place au doute. Zak Brown, leur directeur général, n’a pas laissé la place au doute : « À un moment, il faut savoir céder. Oscar était clairement à l’intérieur, il avait mieux démarré. On doit rester sur la piste. » Le ton est posé mais ferme, à l’image de ce que l’on perçoit de l’ambiance chez McLaren ces derniers mois : une équipe sûre de ses moyens, et fière de l’ascension de son jeune duo.

Andrea Stella, directeur d’écurie, a salué la maîtrise de Piastri au départ : « Il a gardé la voiture sur la piste, pris le virage proprement. C’était son virage, et il l’a bien défendu. » Une déclaration mesurée, mais qui rappelle que dans cette F1 moderne, la rigueur prime parfois sur l’agressivité.

Max Verstappen, de son côté, a peu goûté la décision des commissaires. Sans éclats mais visiblement agacé, il a écourté son interview d’après-course, se contentant de remercier les fans et d’exprimer son envie de passer à autre chose.

Mais au-delà de la polémique, ce Grand Prix a confirmé une tendance amorcée depuis la saison dernière : McLaren est désormais une menace régulière. Lando Norris, relégué au fond de la grille après une erreur en qualifications, a terminé quatrième après une belle remontée et un duel animé face à Lewis Hamilton. « Il perd du temps dans cette bataille, et c’est ce qui lui coûte un potentiel podium », a analysé Andrea Stella, tout en saluant la stratégie pneumatique audacieuse de son équipe.

Avec Oscar Piastri désormais leader du championnat, la dynamique semble basculer. Verstappen reste bien sûr dans la course au titre – et son talent brut ne fait aucun doute – mais il sait désormais que l’espace se referme. La moindre décision, le moindre excès d’orgueil peut se payer comptant.

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