McLaren assume son choix stratégique face à Verstappen

Plutôt que de jouer le tout pour le tout, McLaren a misé sur la sécurité au Japon. Une décision pleinement assumée par l’équipe.

À Suzuka, le vent n’a jamais vraiment tourné. Pourtant, en coulisses comme sur la piste, McLaren n’a pas eu à rougir de sa copie face à l’ogre Red Bull. Deuxième derrière Max Verstappen, Lando Norris a longtemps entretenu le suspense, sans jamais parvenir à véritablement porter l’estocade. Et si certains observateurs espéraient une manœuvre audacieuse dans les stands, le choix de McLaren de calquer sa stratégie sur celle du leader a surpris. Mais chez les papayes, on assume.

Dès les premiers tours, le rythme de la McLaren de Norris s’est révélé compétitif. À tel point que le Britannique n’a jamais vraiment décroché de la Red Bull de tête, restant à portée mais sans jamais franchir la fameuse barrière du DRS. Ce fut pourtant là toute la clé. Dans un circuit comme Suzuka, où les opportunités de dépassement sont rares et souvent risquées, le simple fait de suivre ne signifie pas grand-chose.

« Je pouvais voir Max toute la course, mais je n’ai jamais réussi à réduire suffisamment l’écart », a expliqué Norris, lucide. « En fin de compte, la course s’est jouée en qualifications. »

McLaren n’a pas cherché à jouer le contre-pied. Norris a été rappelé aux stands exactement au même tour que Verstappen, au 22e passage, annulant ainsi toute possibilité d’undercut ou d’overcut. Un choix qui, vu de l’extérieur, semblait condamner l’équipe à viser la deuxième place. Pourtant, McLaren affirme avoir eu ses raisons.

« On avait envisagé plusieurs scénarios, mais on savait aussi que décaler l’arrêt pouvait comporter des risques », a précisé Norris, selon MotorsportWeek. « Si j’étais rentré plus tôt, et qu’une voiture de sécurité était sortie, on aurait tout perdu. »

Ce pragmatisme, certains y verront un manque d’audace. D’autres salueront une approche mesurée dans un contexte où la moindre erreur peut coûter très cher. Surtout que sur ce circuit, même un meilleur rythme ne garantit rien face à un adversaire qui ne laisse aucune ouverture.

La seule véritable opportunité pour Norris s’est jouée… à la sortie des stands. Grâce à un arrêt éclair de ses mécaniciens, le Britannique s’est retrouvé roue contre roue avec Verstappen, le temps d’une accélération. Le Néerlandais a fermé la porte de manière musclée, obligeant la McLaren à mordre légèrement sur l’herbe. Pas de quoi alimenter une polémique, selon Norris lui-même. « Je ne l’ai même pas vu. Il avait la position, il avait le droit de faire ce qu’il a fait. Je tondais juste un peu la pelouse, c’est tout ! » a-t-il commenté, avec humour.

Certains fans ou analystes ont pu imaginer qu’un overcut — c’est-à-dire rester plus longtemps en piste pour profiter d’un potentiel meilleur rythme avec des pneus en température — aurait pu fonctionner. Mais là aussi, McLaren balaie l’idée. En prolongeant son relais, Norris aurait probablement perdu du temps au profit d’un Verstappen lancé avec des pneus neufs, sans garantie de pouvoir regagner le terrain perdu ensuite. « C’est facile de refaire la course après coup », a reconnu Norris. « Mais prolonger, c’était prendre le risque de se faire doubler. Et rentrer plus tôt, c’était s’exposer à l’imprévu. »

Ce résultat, McLaren ne le vit donc pas comme une occasion manquée, mais plutôt comme une nouvelle confirmation de sa solidité retrouvée. Deux voitures dans le top 3, un rythme en course parfois meilleur que celui de la Red Bull : autant de signaux qui confirment que l’équipe de Woking continue à jouer dans la cour des grands.

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