Red Bull voulait copier le système de freins de McLaren, mais la FIA a mis son veto. La chasse à la performance prend du retard

Le paddock en parle depuis Miami : McLaren semble avoir trouvé la formule magique pour préserver ses pneus. Un avantage clé dans une saison plus disputée que jamais. Logiquement, Red Bull a tenté de s’en inspirer. Mais la FIA vient de leur opposer un refus catégorique.
Alors que la domination sans partage de Red Bull commence à vaciller, les ingénieurs de Milton Keynes scrutent avec une attention grandissante les avancées techniques de McLaren. L’équipe de Woking impressionne depuis quelques courses par sa capacité à gérer les températures de ses pneumatiques, en particulier à l’arrière. Le secret ? Un système de régulation thermique sophistiqué autour des freins, validé par la FIA, et qui intrigue autant qu’il fait des envieux.
Selon Nextgen-Auto.com, Red Bull aurait récemment approché la FIA pour obtenir le feu vert sur une solution similaire impliquant l’usage de matériaux à changement de phase (ou PCM). Ces substances, capables d’absorber ou de restituer de la chaleur, sont couramment utilisées en aéronautique ou en construction durable. Leur application en F1 viserait à stabiliser la température autour des freins, limitant ainsi les pics thermiques nuisibles aux pneus — un facteur décisif dans les longs relais.
Mais la réponse du régulateur a été claire : c’est non.
La FIA aurait publié une note technique interdisant explicitement la méthode envisagée par Red Bull, qui impliquait l’intégration du PCM à l’intérieur d’un composite. Cette approche est jugée incompatible avec les règles actuelles. En revanche, McLaren reste dans les clous, probablement en ayant contourné l’obstacle d’une manière plus subtile : en utilisant les PCM en périphérie du système de freinage, plutôt qu’au cœur des matériaux.
Autrement dit : même principe, exécution différente. Et seule l’interprétation habile de McLaren a passé l’épreuve de la légalité.
Red Bull se veut philosophe… en apparence
Paul Monaghan, directeur de l’ingénierie chez Red Bull, préfère temporiser face à cette déconvenue : « On progresse, même si ça ne se voit pas encore. Ce n’est pas de la magie. C’est de l’ingénierie rigoureuse, pas un coup de baguette. »
Le message est clair : pas de solution miracle attendue à court terme. Et à l’approche du Grand Prix d’Imola, il ne faut pas s’attendre à une révolution technique immédiate. « On avance selon nos ressources, notre budget et les contraintes du règlement. Le but reste inchangé : améliorer notre voiture, course après course. »
Au-delà de ce simple refus, la position de la FIA envoie le signal que l’innovation reste bienvenue, mais les copiés-collés techniques sont surveillés de près. McLaren, grâce à une interprétation fine du règlement, vient peut-être de marquer un point important — non seulement sur la piste, mais aussi dans la guerre psychologique que se livrent les écuries. Et Red Bull, privée de raccourci, devra rattraper son retard par l’inventivité pure.