L’idée de génie qui permet à McLaren de climatiser ses pneus

McLaren aurait glissé une technologie révolutionnaire dans ses freins : un matériau qui absorbe la chaleur avant qu’elle n’atteigne les pneus

Depuis le début de la saison 2025, McLaren affiche une forme insolente. Non seulement l’écurie britannique domine sur de nombreux circuits, mais elle se distingue surtout par sa capacité à préserver ses pneus tout en maintenant un rythme élevé. Un avantage qui a éveillé la curiosité du paddock, au point de pousser la FIA à enquêter après le Grand Prix de Miami. La clé de ce succès pourrait bien résider dans une technologie inspirée de l’aéronautique à savoir les matériaux à changement de phase (PCM).

Ce qui frappe chez McLaren cette saison, c’est la constance de la MCL39. Là où d’autres voitures souffrent de surchauffe ou de dégradation prématurée des pneus, la monoplace papaye reste stable, tour après tour. Red Bull aurait même observé des traces d’humidité suspectes sur les pneus arrière de McLaren, capturées via des caméras thermiques. Cette observation a suffi à déclencher une inspection technique de la FIA… qui n’a relevé aucune infraction.

Le secret pourrait bien se trouver dans un endroit inattendu en l’occurrence le système de freinage, selon l’enquête de Fox Sports. Plus précisément, dans la conception interne et des écopes de freins. Plusieurs ingénieurs avancent que McLaren aurait intégré un matériau spécifique appelé le Phase Change Material (PCM).

Les matériaux à changement de phase ont une particularité : ils peuvent absorber ou restituer une grande quantité de chaleur lors de leur transition d’un état solide à un état liquide, ou inversement. Cette transformation s’opère sans que la température de l’élément ne varie durant la phase de changement d’état, à l’image de l’eau qui reste à 100°C lorsqu’elle bout.

Dans le cadre de la F1, l’idée serait d’intégrer ce matériau à l’intérieur des freins. Concrètement, le PCM resterait solide jusqu’à atteindre une température prédéfinie — par exemple entre 120 et 150°C. Une fois ce seuil franchi, il commencerait à changer d’état, absorbant l’excès de chaleur produit par les freins, et empêchant cette chaleur de se propager aux jantes et aux pneus.

En Formule 1, les pneus doivent fonctionner dans une plage de température très précise. Trop froids, ils manquent d’adhérence. Trop chauds, ils se dégradent rapidement. En maintenant les pneus dans cette fenêtre thermique idéale, McLaren réussit à prolonger leur durée de vie tout en conservant un grip optimal.

Cette technologie agit comme un régulateur thermique passif. Elle absorbe les pics de chaleur sans nécessiter de systèmes électroniques complexes. L’intérêt est double : le dispositif est non seulement efficace, mais aussi légal et discret, rendant sa détection presque impossible.

Une technologie empruntée à l’aéronautique

Si l’idée semble novatrice en F1, les matériaux à changement de phase sont déjà utilisés dans d’autres domaines. Ils servent notamment à l’isolation thermique de certains bâtiments, à réguler la température des satellites ou encore à stabiliser les équipements électroniques dans l’aéronautique.

L’origine de cette innovation chez McLaren remonterait à 2017, lors d’une thèse de doctorat menée par un ingénieur aérodynamicien basé à Woking. Ce dernier aurait exploré les possibilités d’intégrer ces matériaux dans les parties internes de la voiture, principalement dans les zones soumises à des variations thermiques intenses comme les freins.

Même si le paddock est désormais au courant de cette hypothèse, la répliquer ne sera pas chose aisée. L’intégration de PCMs dans un système de freinage demande une précision extrême. Il faut non seulement choisir le bon matériau, mais également valider sa résistance aux vibrations, à la pression, aux cycles thermiques et aux fluides de course. Ce n’est pas simplement une question de placer un matériau dans une écope : l’ensemble doit être calibré pour fonctionner de manière optimale, sans compromettre la sécurité.

Si cette théorie se confirme, cela expliquerait pourquoi McLaren parvient à allier vitesse de pointe, régularité et gestion pneumatique exemplaire. Pour l’instant, McLaren semble avoir pris une avance technologique que ses rivaux ne sont pas prêts de combler.

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