Imola sera le premier test de vérité pour Fred Vasseur en 2025 : sans progrès visibles, la patience de Maranello pourrait atteindre ses limites

Le rendez-vous d’Imola s’annonce capital pour Fred Vasseur. Critiqué pour les résultats en demi-teinte de Ferrari depuis le début de la saison, le directeur de la Scuderia joue gros ce week-end sur les terres italiennes. Alors que les espoirs de titre se sont déjà envolés, Ferrari doit impérativement montrer qu’elle a encore les moyens de redresser la barre.
Avec l’arrivée de Lewis Hamilton aux côtés de Charles Leclerc, la saison 2025 devait marquer le retour de Ferrari aux affaires. Mais après six Grands Prix, le constat est accablant : un seul podium, une quatrième place au championnat constructeurs, et un gouffre de 152 points qui la sépare de McLaren. Pire encore, Red Bull — désormais reposant sur un seul pilote compétitif — reste devant.
Pour Damon Hill, l’heure de vérité a sonné. « Ils sont largués. Et Fred va ressentir la pression », a-t-il déclaré dans le podcast Chequered Flag. « Il a eu sa période de grâce, mais là, ils se font battre par Williams, et ça, c’est inacceptable. Ferrari devrait viser le titre, pas jouer les figurants. »
Annoncée comme majeure, la mise à jour prévue à Imola s’est visiblement réduite à un simple ajustement. D’après La Gazzetta dello Sport, le package aérodynamique tant attendu se résume à quelques modifications mineures. Un « petit pas », comme l’a reconnu Fred Vasseur : « Ce sera une légère évolution à Imola, puis une autre à Barcelone. Mais ce n’est pas qu’une question de développement. Il faut trouver le bon équilibre avec cette voiture. »
Une déclaration prudente — certains diraient défensive — alors que la SF-25 peine toujours à délivrer son plein potentiel. À Miami, malgré un podium en Sprint, ni Hamilton ni Leclerc n’ont convaincu en course, terminant respectivement 8e et 7e.
Hamilton agacé, Leclerc fataliste
Lewis Hamilton a exprimé son exaspération après la dernière course : « La voiture a du potentiel, mais on ne parvient pas à l’exploiter. On a perdu en performance depuis la Chine, et on ne comprend pas pourquoi. »
Le Britannique n’a pas hésité à critiquer son ingénieur à la radio, signe d’un climat de tension croissante dans le garage.
Charles Leclerc, lui, reste plus mesuré, mais son discours trahit un certain désenchantement. Ferrari semble tourner en rond, sans réelle solution. Les évolutions techniques attendues pourraient ne rien changer, même si la directive de la FIA sur les ailerons flexibles, attendue à Barcelone, pourrait rebattre les cartes. Vasseur préfère toutefois évoquer un « reset général » plutôt qu’un avantage potentiel.
Du côté des anciens de la Scuderia, le scepticisme gagne du terrain. Luigi Mazzola, ex-ingénieur de Maranello, s’inquiète de l’approche Vasseur : « Avec Binotto, on cherchait à comprendre. Avec Vasseur, on semble juste chercher. Le potentiel ? Peut-être qu’il n’est tout simplement pas là. »
Pire encore, certains perçoivent une stratégie de communication visant à anticiper l’échec. « À chaque fois qu’on parle d’évolutions, il les minimise », regrette Mazzola. Mais à Imola, le public italien ne se contentera pas d’excuses : Ferrari devra convaincre, et Vasseur, peut-être, jouer sa crédibilité à la tête de la Scuderia.