Sérieuses menaces sur deux équipes et un motoriste en F1

Haas F1, Cadillac et Ford pourraient être frappées de plein fouet par la guerre commerciale entre les États-Unis et le reste du monde.

Les tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et le reste du monde pourraient avoir des répercussions inattendues… jusque sur les circuits de Formule 1. Trois noms sont au centre de cette équation complexe : Haas, Cadillac… et Ford, qui pourrait se retrouver indirectement exposé. Voici pourquoi.

Haas, première victime annoncée

Haas Automation, l’entreprise dirigée par le fondateur de l’écurie de F1 Gene Haas, tire déjà la sonnette d’alarme. Spécialisée dans la fabrication de machines-outils aux États-Unis, l’entreprise a reconnu que la politique tarifaire de l’ancien président Donald Trump commence à avoir un impact significatif.

« En quelques jours, nous avons observé une chute dramatique de la demande pour nos produits, aussi bien aux États-Unis qu’à l’étranger », indique un communiqué officiel de la société, repris par Racefans.

Conséquence : réduction de la production, gel des embauches et suspension des heures supplémentaires dans l’usine d’Oxnard, en Californie, où travaillent 1700 personnes. La firme attend de pouvoir évaluer l’impact global des hausses tarifaires sur ses opérations.

Le lien entre Haas Automation et l’équipe F1 n’est pas anecdotique. Gene Haas a toujours utilisé la Formule 1 comme vitrine internationale pour son entreprise. Une baisse durable d’activité pourrait à terme remettre en question les budgets alloués à la compétition.

Cadillac, des ambitions freinées avant même le départ ?

La situation est différente mais non moins préoccupante pour Cadillac, la marque américaine engagée dans un ambitieux projet de F1 aux côtés d’Andretti à partir de 2026. Le duo a réussi à convaincre la FOM de leur accorder une place sur la grille… mais un obstacle inattendu pourrait se dresser : le coût des importations et exportations de composants clés.

La conception d’une voiture de F1 repose sur une chaîne de production mondiale : fibre de carbone, éléments électroniques, métaux rares… Tout cela circule entre continents. Or, une guerre commerciale durable pourrait rendre ces flux beaucoup plus coûteux, voire instables.

Cadillac, dont l’usine de production et le développement technique sont basés aux États-Unis, avec une cellule à Silverstone, pourrait ainsi voir ses coûts exploser. Une situation qui affaiblirait sa position concurrentielle, et pourrait refroidir l’enthousiasme des décideurs de General Motors.

Ford et Red Bull : une alliance sous pression ?

Enfin, Ford, autre géant américain, s’apprête à faire son retour en Formule 1 en tant que partenaire moteur de Red Bull à partir de 2026. Si le projet est plus solidement installé, les tensions commerciales n’en demeurent pas moins un facteur de risque.

Même si la majorité de la technologie est conçue en Europe, Ford apportera une part non négligeable de savoir-faire, de composants et de moyens financiers depuis les États-Unis. En cas de surtaxes ou de restrictions sur les transferts de biens techniques, la logistique pourrait en souffrir.

Le projet Red Bull Powertrains pourrait ainsi voir certains éléments américains devenir plus coûteux, ou compliqués à intégrer dans la chaîne de production. Ce contexte risque aussi de peser sur la communication et les investissements marketing de Ford, alors que le constructeur comptait sur la F1 pour renforcer son image mondiale.

Entre Haas déjà touchée, Cadillac en terrain miné avant même son entrée dans la discipline, et Ford qui pourrait être pris dans un engrenage géopolitique, les tensions commerciales entre les États-Unis et le reste du monde jettent une ombre sur les ambitions américaines en F1. Si la tendance se poursuit, certaines équipes pourraient devoir revoir leurs plans… ou leurs priorités.

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