Le plafond budgétaire vit-il ses dernières saisons en F1 ?

La FIA envisage-t-elle de supprimer le plafond budgétaire ? Son président remet en cause son utilité, malgré ses effets positifs sur la compétitivité

grille de départ à miami avec effets spéciaux pour illustrer le fait que le plafond budgétaire pourrait disparaître

Mohammed Ben Sulayem vient peut-être de lâcher une bombe dans le paddock. Le président de la FIA a récemment laissé entendre que le plafond budgétaire, instauré en 2021, pourrait tout simplement être abandonné. « Je regarde ce système et il ne fait que nous donner des maux de tête. Alors, à quoi bon ? », a-t-il déclaré à l’agence Associated Press, remettant frontalement en question l’un des piliers de la modernisation de la Formule 1.

Instauré en 2021 avec un seuil initial de 145 millions de dollars, le plafond budgétaire avait pour ambition de réduire les écarts de performance en limitant les dépenses faramineuses des top teams. Avant cette réforme, la F1 était marquée par une inégalité flagrante entre les équipes de pointe et le reste du plateau, certaines d’entre elles dépensant trois à quatre fois plus que leurs concurrentes.

Le dispositif a produit des effets visibles : entre 2019 et 2025, l’écart entre le plus rapide et le plus lent en qualifications a été réduit de plus de moitié. Les équipes de milieu de grille, comme Williams et Haas, ont même pu ponctuellement se hisser dans le top 10, redonnant un peu de suspense aux courses.

L’exemple le plus marquant reste Red Bull, sanctionnée en 2022 pour avoir dépassé le plafond de 2,2 millions de dollars lors de la saison précédente. L’écurie autrichienne avait alors écopé d’une amende de 7 millions de dollars et d’une réduction de 10 % de son temps de soufflerie. Depuis cet épisode, les équipes ont majoritairement respecté les règles, à l’exception d’Audi, qui a bénéficié d’une dérogation temporaire pour couvrir ses frais d’installation en Suisse.

Vers un retour à l’ère des dépenses illimitées ?

Si l’idée de Ben Sulayem se concrétise, cela pourrait signifier un retour aux pratiques d’avant 2021, où les budgets s’envolaient sans limite. Les écuries les plus riches — Mercedes, Ferrari, McLaren et Red Bull — pourraient relancer une course à l’armement technologique, creusant à nouveau l’écart avec le reste du plateau.

Aujourd’hui, le plafond budgétaire englobe la majorité des dépenses : développement de la monoplace, salaires des ingénieurs, et coûts opérationnels. Seuls les salaires des pilotes, des trois plus hauts dirigeants, les frais de voyage et le marketing sont exclus du calcul.

Pour la FIA, gérer ces restrictions financières est un véritable défi administratif. Chaque ligne budgétaire est scrutée, analysée, et parfois recalculée, entraînant des tensions régulières entre les écuries et les instances dirigeantes.

Le timing de cette remise en question interroge. À l’aube de la révolution technique de 2026, où les motorisations hybrides seront profondément revisitées, relâcher le contrôle financier pourrait être perçu comme un retour en arrière.

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