Cette vidéo inédite montre la violence du crash de Doohan

Jack Doohan percute le mur à Suzuka : un crash impressionnant, causé par un DRS resté ouvert. Voici les images que sa camera arrière a captées

Doohan remorqué après son accident à Suzuka
Photo : S Andre Yoder Harris

Les images parlent d’elles-mêmes. L’accident de Jack Doohan lors des essais libres du Grand Prix du Japon a surpris par sa brutalité. Pourtant, en remontant le fil des événements, on découvre que ce crash spectaculaire à l’entrée du premier virage de Suzuka n’était pas le fruit d’une simple erreur de pilotage, mais d’un enchaînement de circonstances et d’habitudes héritées de la préparation en simulateur.
Un contexte particulier pour Doohan

Le week-end avait commencé de manière inhabituelle pour le jeune pilote australien. Doohan, pilote de réserve chez Alpine, n’avait pas participé à la première séance d’essais libres, cédant son baquet à Ryo Hirakawa dans le cadre des sessions obligatoires pour les rookies. Il n’a donc eu que très peu de temps pour s’acclimater à la monoplace dans des conditions réelles. C’est lors de la deuxième séance, à l’occasion de son deuxième tour lancé, que l’accident s’est produit.

La raison ? Le DRS, ce fameux système de réduction de traînée qui ouvre l’aileron arrière pour gagner en vitesse. En temps normal, il se referme automatiquement lorsque le pilote freine suffisamment fort, lève le pied de l’accélérateur ou le désactive manuellement avant une zone sinueuse.

Or, Doohan n’a fait aucun de ces choix au moment d’attaquer le virage 1 à pleine vitesse. Non pas par négligence, mais parce que dans ses répétitions en simulateur, il n’avait jamais eu besoin de fermer manuellement le DRS. Ce détail, presque anodin, s’est transformé en faille. Sur son premier tour rapide, une trajectoire moins agressive lui avait permis d’éviter le pire, l’aileron se refermant naturellement au freinage. Mais sur le deuxième passage, plus rapide, la portance arrière réduite l’a littéralement déséquilibré, envoyant la voiture en tête-à-queue à très haute vitesse.

Ce qui est fascinant dans cet incident, c’est la manière dont les automatismes du simulateur ont pris le dessus sur les réflexes en piste. Doohan ne pensait pas à désactiver le DRS manuellement, persuadé que le système s’en chargerait comme lors de ses essais virtuels. Une erreur compréhensible pour un pilote encore jeune, mais qui souligne l’écart entre la simulation et la piste, entre la théorie et la réalité.

Dans le paddock, les réactions ont été mesurées, mais un consensus s’est dégagé : Doohan aurait dû penser à refermer son DRS lui-même, surtout dans un virage aussi rapide. Certains estiment également qu’Alpine aurait pu le prévenir par radio, ne serait-ce que par précaution. Mais là encore, le timing n’a pas joué en faveur de l’équipe : entre un tour lancé, un passage de refroidissement gêné par le trafic, puis un retour immédiat à l’attaque, le moment d’alerter le pilote n’est jamais venu.

À cela s’ajoute un autre facteur : Alpine est en pleine réorganisation technique. L’ingénieur de course habituel de Doohan travaille désormais avec Pierre Gasly, et son remplaçant, bien qu’issu de l’équipe, prend ses marques dans ce nouveau rôle. Rien de dramatique, mais dans un sport aussi exigeant que la F1, chaque détail compte.

Heureusement, la structure de la monoplace a tenu bon et l’unité moteur n’a pas été endommagée. Les mécaniciens d’Alpine ont travaillé d’arrache-pied pour remettre la voiture sur pied à temps pour la dernière séance d’essais libres et les qualifications.

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