VSC ou Safety Car ? Les décisions de la FIA à Imola passées au crible

La FIA accusée d’incohérence lors du Grand Prix d’Emilie-Romagne de F1 ? On vous explique pourquoi ses décisions sont pourtant fondées.

Deux voitures à l’arrêt au même endroit sur le circuit d’Imola, mais deux décisions radicalement différentes de la direction de course. Lors du dernier Grand Prix d’Émilie-Romagne, Esteban Ocon et Kimi Antonelli ont tous deux été contraints de s’immobiliser dans la montée après le virage de Tosa. À première vue, les situations semblaient très similaires. Alors pourquoi l’une a-t-elle donné lieu à une simple VSC, et l’autre à une sortie de la voiture de sécurité ?

Au risque de décevoir ceux qui y voient une manœuvre volontaire de la FIA, la vérité est que ce choix ne relève ni de l’improvisation ni d’un manque de cohérence. Il repose en réalité sur des critères précis, bien définis, mais souvent mal connus du grand public, et parfois même des spectateurs réguliers de la F1. Dans le cas d’Esteban Ocon, sa monoplace s’est arrêtée à proximité directe d’une ouverture dans les barrières de sécurité, permettant aux commissaires de la mettre à l’abri rapidement, sans équipement lourd. Une situation idéale pour enclencher le VSC, qui fige les écarts et limite la vitesse, tout en évitant l’interruption complète de la course.

En revanche, l’abandon d’Antonelli, survenu un peu plus tard, a posé davantage de problèmes. Bien que dans la même portion du circuit, sa voiture s’est immobilisée dans une zone en pente, sans accès direct. En plus, la sortie la plus proche était déjà utilisée pour évacuer la voiture d’Ocon. Dans ce contexte, un engin de levage a été nécessaire, ce qui impose obligatoirement le recours à la Safety Car afin d’assurer la sécurité totale du personnel intervenant sur la piste.

Cette différence de traitement répond à des règles strictes mises en place après l’accident de Jules Bianchi à Suzuka en 2014. Depuis, la FIA a renforcé ses protocoles en matière de visibilité, d’accessibilité et de sécurisation des zones à risque. Il est désormais inconcevable de faire intervenir un engin lourd en bord de piste sans neutralisation complète de la course.

En résumé, ce n’est pas la gravité visible de l’incident qui détermine l’action, mais bien les conditions pratiques d’évacuation. Voilà pourquoi deux situations apparemment semblables peuvent donner lieu à des réponses différentes, sans que cela ne traduise une incohérence.

Alex Wurz, président de l’association des pilotes (GPDA) et ancien pilote de F1, a d’ailleurs salué publiquement le bon sens de la direction de course. Si certains y ont vu une tentative de raviver l’intérêt sportif – notamment avec l’effacement de l’avance de Verstappen après la Safety Car – la réalité est beaucoup plus rationnelle. Il s’agissait simplement d’appliquer les règles de sécurité à la lettre, en tenant compte du contexte.

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