« On jette deux week-ends », affirme Verstappen en fustigeant la décision de Red Bull de ne pas développer un aileron adapté aux circuits rapides
Max Verstappen n’a pas mâché ses mots après les qualifications du Grand Prix de Las Vegas, remettant en question un choix stratégique de Red Bull concernant l’aérodynamisme de la RB20.
Qualifié en cinquième position, Verstappen a exprimé son mécontentement face à la philosophie adoptée par son équipe, notamment en ce qui concerne l’absence d’un aileron arrière à faible traînée, une option privilégiée par plusieurs de ses rivaux. Sur un circuit où la vitesse de pointe est cruciale, ce choix pèse lourd.
Depuis l’introduction des règles basées sur l’effet de sol, Red Bull a fait l’impasse sur le développement d’un aileron arrière plus fin. Ce choix, probablement dicté par les contraintes du plafond budgétaire et des priorités techniques, ne convainc pas totalement le triple champion du monde.
« Nous avons décidé de ne pas concevoir cet aileron, » a-t-il expliqué selon MotorsportWeek. « Cela remonte déjà à 2022. Avec le budget cap, il faut faire des choix, et nous avons décidé de ne pas investir dans cette direction. Mais honnêtement, cela revient à sacrifier deux Grands Prix, ici à Las Vegas et à Monza. »
Bien que Verstappen reconnaisse que cette décision a pu être justifiée par des impératifs financiers et des priorités de développement, il estime qu’un aileron arrière plus efficace aurait permis à Red Bull de mieux performer sur les circuits où la vitesse de pointe est déterminante.
En partant cinquième, Verstappen se retrouve derrière George Russell (Mercedes), Carlos Sainz (Ferrari), Pierre Gasly (Alpine) et Charles Leclerc (Ferrari). Son principal rival pour le titre, Lando Norris, part juste derrière lui.
Malgré son avantage en qualifications sur le pilote McLaren, Verstappen s’attend à une course difficile. « Je ne pense pas pouvoir me battre avec Ferrari ou Mercedes, » a-t-il admis. « Ils sont trop rapides en ligne droite. Peut-être que je pourrai me battre avec Gasly ou les McLaren, mais même ça reste incertain. »
Le Néerlandais souligne également que Lewis Hamilton, parti 10e, pourrait rapidement se retrouver dans ses rétroviseurs grâce à un rythme de course impressionnant.
Cette situation relance le débat sur la stratégie globale de Red Bull. La décision de ne pas développer cet aileron spécifique pourrait être perçue comme un choix conservateur à court terme, mais elle soulève des interrogations sur la capacité de l’équipe à optimiser ses performances sur l’ensemble des circuits.
Verstappen, tout en comprenant la logique économique, se montre critique : « Avec seulement une année restante sous ce règlement, est-ce que cela vaut encore la peine de changer de direction ? Je ne sais pas. Mais pour moi, cela ressemble à un gâchis de deux week-ends. »
Si Verstappen parvient à devancer Norris ce dimanche, il pourrait sceller son quatrième titre mondial. Cependant, il sait que la tâche sera ardue sur un tracé qui ne pardonne pas un déficit en vitesse de pointe. Red Bull devra peut-être repenser sa philosophie pour les nouvelles opportunités qui s’ouvriront en 2025.