Lando Norris change de méthode contre Verstappen. Plutôt que de surréagir, il compte sur l’intelligence de course et la régularité pour s’imposer.
Lando Norris aborde la saison 2025 avec un état d’esprit affûté. Vice-champion en 2024, le pilote McLaren a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec Max Verstappen, mais aussi qu’il devait encore progresser dans les moments décisifs. Pourtant, lorsqu’on l’interroge sur la clé pour battre le triple champion du monde, la réponse du Britannique est claire : il n’y a pas de recette magique.
Avec quatre victoires en 2024, Norris a signé sa meilleure saison en F1. Mais malgré une McLaren souvent dominatrice, il a concédé le titre mondial à Verstappen avec un écart de 63 points. Un revers que le pilote de 25 ans analyse avec lucidité : « J’admets qu’il y a eu des courses où je n’ai pas été à la hauteur. Quand on affronte Max, chaque erreur se paie cash », confie-t-il, selon PlanetF1.
Le duel mexicain de 2024 résume la situation. Alors que Norris semblait en mesure de l’emporter, Verstappen a multiplié les accrochages, écopant de deux pénalités sans renoncer à sa tactique. « Il a sciemment sacrifié son résultat pour m’empêcher de gagner », détaille Norris, soulignant le pragmatisme redoutable de son rival. Un épisode qui a cristallisé les critiques sur sa propre retenue en combat.
Le Néerlandais, quadruple champion du monde, assume une philosophie sans compromis. « Parfois, il faut franchir la ligne pour obtenir le résultat maximal », déclarait-il fin 2024, assumant son agressivité au volant. Une approche qui, selon lui, relève du calcul froid plutôt que de l’excès.
Pour Norris, cette mentalité impose une adaptation. « Contre Max, il faut anticiper ses risques et jouer sur le long terme », explique-t-il. Loin de chercher à imiter l’audace de Verstappen, le pilote McLaren mise sur la régularité en évitant les pièges. « La clé, c’est de rester intelligent. Pas besoin de faire des miracles, juste d’être plus rapide et de bien placer sa voiture. »
Avec son premier titre constructeurs depuis 1998, McLaren a confirmé son retour au premier plan. Zak Brown, directeur général de l’écurie, salue l’évolution de Norris : « Il a appris à composer avec Max. En 2024, il a su doser l’agressivité sans compromettre nos chances au championnat. »
La MCL39, dévoilée avec plusieurs semaines d’avance, incarne cette ambition renouvelée. Dotée d’innovations aérodynamiques visibles dès les premiers tests à Silverstone, elle pourrait offrir à Norris l’arme pour contrer la Red Bull RB21. Reste à transformer l’essai en course.
Norris l’admet : son principal défi réside dans un début de saison solide. En 2024, des erreurs en qualification et des choix tactiques hasardeux ont creusé un retard impossible à combler. « Si je pars avec un déficit de points, Max peut se permettre des coups d’éclat. Il faut inverser la dynamique. »
Cette quête de perfection passe aussi par un travail mental. « Quand je revois certaines courses, je me dis : “Mais qu’est-ce que j’ai fait ?” », reconnaît-il. Un processus d’auto-critique indispensable face à un rival qui capitalise sur chaque faiblesse.
Si Verstappen reste favori, l’écart se resserre. Norris incarne désormais la principale menace pour le champion en titre, porté par une écurie en pleine confiance. Leurs futurs duels promettent d’être autant des batailles techniques que psychologiques.