Après Christian Horner, Helmut Marko est-il le prochain sur la sellette ? Red Bull pourrait tourner la page d’une génération dépassée

Après la tempête qui a emporté Christian Horner, un autre pilier historique de l’empire Red Bull vacille. Helmut Marko, le conseiller redouté, l’architecte du programme impitoyable qui a fait et défait tant de jeunes pilotes, se retrouve à son tour dans une position inconfortable. Dans un paddock en pleine mutation, beaucoup se demandent si l’homme qui a si souvent fait tomber le couperet ne va pas finir par le sentir sur sa propre nuque.
La charge la plus directe vient de l’ancien pilote Christijan Albers. Pour lui, le style Marko est tout simplement devenu obsolète. « Il n’est plus en phase avec son époque », analyse-t-il, décrivant un management « provocateur, brutal, parfois cassant à l’excès » via le podcast De Telegraaf. Une approche qui ne correspond plus aux standards actuels, plus tournés vers l’accompagnement. Albers va plus loin, en soulignant l’impact psychologique durable sur les jeunes talents : « Il laisse son empreinte sur tous les pilotes, et ce n’est pas toujours bénéfique ».
Ce “karma” s’appuie sur une longue liste de carrières gérées avec une brutalité qui a défini l’ère Marko chez Red Bull. De Sébastien Buemi à Jaime Alguersuari, en passant par Jean-Éric Vergne, nombreux sont ceux qui ont vu leurs espoirs anéantis par une décision abrupte. On se souvient de Daniil Kvyat, rétrogradé sans ménagement ; de Pierre Gasly, publiquement humilié avant d’être finalement libéré pour renaître ailleurs ; ou plus récemment de Nyck de Vries et Liam Lawson, sacrifiés sur l’autel de l’impatience après une poignée de courses. Ce “modus operandi” a longtemps été justifié par une efficacité redoutable : dénicher le prochain champion, quel qu’en soit le coût humain.
Mais aujourd’hui, le contexte a changé. La RB21 n’est plus l’arme absolue qui excusait tout, et surtout, la structure de pouvoir a volé en éclats. Sans Horner pour faire contrepoids ou valider sa stratégie, et avec un Adrian Newey en moins, Marko apparaît plus isolé.
Alors que Red Bull entame une phase de reconstruction, la question de son maintien devient centrale. Conserver Marko, c’est s’accrocher à un passé dont l’équipe cherche précisément à tourner la page. Sa fameuse déclaration élogieuse après le départ de Horner sonne aujourd’hui moins comme un hommage que comme une tentative de sauver sa propre place.
Alors que Laurent Mekies prend les commandes de l’équipe, une nouvelle ère se dessine, et Marko pourrait ne pas y trouver sa place. Le bourreau va-t-il être exécuté à son tour sur la place publique ?