Isack Hadjar ou Liam Lawson ? Helmut Marko a comparé les deux et l’un d’eux semble déjà avoir marqué de gros points chez Red Bull.
Ce début de saison 2025 n’a rien d’un long fleuve tranquille pour les pilotes du giron Red Bull. Entre promotions, rétrogradations et attentes élevées, la hiérarchie des jeunes talents est en constante évolution. Et s’il y en a un qui observe tout cela avec attention, c’est bien Helmut Marko. Le conseiller motorsport du groupe autrichien, fidèle à sa réputation, n’a pas tardé à livrer un premier verdict sur la performance de ses protégés. Dans sa dernière chronique, il a comparé les prestations de Liam Lawson et d’Isack Hadjar. Un duel dont l’issue pourrait bien peser sur les choix futurs de Red Bull Racing.
Revenu dans le giron Racing Bulls après un passage express chez Red Bull en début de saison, Liam Lawson traverse une période délicate. Appelé à la rescousse pour épauler Max Verstappen lorsque l’équipe cherchait un second souffle, le Néo-Zélandais n’a pas su convaincre. Éliminé dès la Q1 en Australie comme en Chine, et toujours à zéro point après cinq Grands Prix, Lawson n’a toujours pas eu de déclic.
Christian Horner avait justifié ce remaniement éclair par la nécessité de s’appuyer sur un pilote expérimenté dans le développement de la monoplace. C’est donc Yuki Tsunoda, fort de cinq saisons en F1, qui a récupéré le baquet. Une décision qui semble avoir mis un coup d’arrêt brutal à l’élan de Lawson, pourtant prometteur lors de ses piges en 2023 et 2024.
Face à lui, Isack Hadjar fait figure de révélation. Pourtant, tout n’avait pas commencé sous les meilleurs auspices pour le jeune Parisien. Son tête-à-queue lors du tour de formation à Melbourne avait de quoi laisser craindre le pire. Mais depuis, le rookie de 20 ans a redressé la barre avec autorité. Des points marqués en Arabie saoudite et au Japon, une adaptation rapide à des circuits inconnus et, surtout, un pilotage mature que peu lui prêtaient à son arrivée.
Helmut Marko ne cache pas son admiration : « Hadjar est la révélation de ce début de championnat », écrit-il dans Speedweek. « Il a rapidement pris ses marques, fait peu d’erreurs, et gère étonnamment bien les pneus tout en maintenant un bon rythme en course. Il le fait de manière calme, sans agitation. »
Ce calme, justement, tranche avec l’image qu’Hadjar traînait depuis la F2, où ses montées de tension à la radio faisaient parfois débat. En F1, c’est un tout autre visage qu’il montre : celui d’un pilote concentré, appliqué, et qui apprend vite. Un trait qui n’est pas passé inaperçu non plus auprès de Tom Kristensen. Le nonuple vainqueur du Mans s’est dit « très impressionné » par la progression du Français.
Pour Marko, la comparaison entre les deux jeunes hommes est désormais inévitable. À Djeddah, il concède que Lawson était légèrement plus rapide, mais que les deux étaient au même niveau en course. Pourtant, à l’épreuve du classement, l’avantage est clair : après cinq Grands Prix, Hadjar a inscrit cinq points, contre zéro pour Lawson. Une différence qui pourrait peser lourd si Red Bull devait faire un nouveau choix pour 2026.
À ce stade, le discours de Marko semble limpide : Hadjar a gagné en crédibilité, là où Lawson doit encore convaincre. Le fait que l’un soit un pur produit français, issu du Red Bull Junior Team, et que l’autre ait déjà eu sa chance au sommet ne fait que renforcer cette impression de changement de dynamique. Il ne s’agit pas d’enterrer Lawson, mais la patience n’est pas une vertu que Red Bull promeut souvent.
L’histoire des pilotes Red Bull est jalonnée d’ascensions fulgurantes et de chutes brutales. Ce qui est certain, c’est qu’Helmut Marko n’a jamais aimé laisser un talent prometteur s’échapper. À l’heure actuelle, il semble que l’œil du docteur soit davantage tourné vers Paris que vers la Nouvelle-Zélande.
