L’ombre de Verstappen pousse Alonso à sonder le terrain

Fernando Alonso a-t-il senti le vent tourner ? Les yeux doux d’Aston Martin pour Max Verstappen l’inciterait à envisager un retour chez Alpine.

Bien qu’il soit lié à Aston Martin jusqu’en 2026, Fernando Alonso ne compte pas rester les bras croisés. Ses entretiens répétés dans le motor-home d’Alpine durant le Grand Prix du Canada pourraient ne pas être de simples visites de courtoisie. Derrière ces apparitions, on peut voir se dessiner une stratégie mûrement réfléchie. En effet, avec la rumeur d’un transfert de Max Verstappen à Silverstone, le discours de stabilité de l’écurie britannique ressemble plus à un discours de DRH qu’à une vision à long terme. A 43 ans, Alonso est parfaitement conscient qu’il n’a plus le luxe d’attendre que les autres décident pour lui.

Tout part d’une bombe lâchée au Grand Prix d’Arabie Saoudite : Aston Martin serait prête à mettre plusieurs centaines de millions de dollars sur la table pour débaucher Verstappen, profitant des tensions chez Red Bull. L’équipe s’est empressée d’éteindre l’incendie en réaffirmant sa confiance en son duo actuel, mais la déclaration n’a convaincu que peu de monde et n’a fait qu’alimenter ma machine à spéculations.

L’arrivée d’un champion du calibre de Verstappen provoquerait un séisme comme on l’a rarement observé en F1. Dans ce cas de figure, soit c’est Lance Stroll qui céderait sa place – un scénario improbable vu son lien familial avec le propriétaire – soit Fernando Alonso serait poussé vers la sortie, malgré son contrat en cours de validité.

C’est dans ce climat que les allées et venues d’Alonso chez Alpine peuvent être interprétées de diverses façons. L’Espagnol a été vu à plusieurs reprises dans l’hospitalité de l’équipe française à Montréal. Une information confirmée par Marcin Budkowski, ex-dirigeant d’Enstone, qui a précisé qu’Alonso discutait avec ses proches. Il ajoute que Flavio Briatore, son éternel manager, verrait d’un très bon œil un retour du prodige.

Pedro de la Rosa, ambassadeur d’Aston Martin et ami d’Alonso, a tenté de déminer le terrain avec une plaisanterie sur les réseaux sociaux. Mais la boutade ne trompe personne : Alonso ne fait pas les choses au hasard.

L’histoire d’Alonso avec Alpine (ex-Renault) est riche, marquée par deux titres mondiaux et plusieurs allers et retours. Sa relation avec Flavio Briatore, récemment rappelé pour relancer un projet de l’équipe française, est intacte. Et qui de mieux qu’un pilote aussi emblématique pour incarner ce renouveau ?

S’il a claqué la porte d’Alpine fin 2022, c’est à cause d’un “manque de professionnalisme” et de clarté dans le projet. À l’inverse, Aston Martin lui avait déroulé le tapis rouge avec une vision ambitieuse. Mais si cette vision venait à se brouiller avec l’arrivée potentielle de Verstappen, qui imposerait une nouvelle orientation stratégique, Alonso n’hésiterait pas à changer son fusil d’épaule. Il a déjà prouvé sa capacité à flairer le bon coup pour rebondir même si le timing n’a pas toujours été bon.

Fernando Alonso ne prépare pas activement ses cartons, mais il se positionne. Les baquets dans les top teams sont chers et le temps presse. L’arrivée de Verstappen chez Aston Martin reste une hypothèse, mais son seul nom suffit à lancer la “Silly Season”. Alonso reste donc en alerte, lit le jeu à sa manière… et se prépare à bouger au moment opportun.

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