Inquiet du manque de performance de la RB21 et de plusieurs erreurs en course, l’encadrement de Red Bull a tiré la sonnette d’alarme après un GP de Bahreïn désastreux.

Le week-end aurait difficilement pu être plus frustrant pour l’écurie championne du monde en titre. Si Max Verstappen et Yuki Tsunoda sont parvenus à inscrire des points, la copie rendue à Sakhir est loin des standards habituels de Red Bull. Et pour cause : manque d’équilibre aérodynamique, gestion catastrophique des pneumatiques, soucis de freins persistants et arrêts au stand ratés ont plombé les ambitions de l’équipe.
Qualifié seulement septième à cause de freins jugés “horribles”, Verstappen n’a pu faire mieux qu’une sixième place à l’arrivée, à 34 secondes du vainqueur Oscar Piastri. Son coéquipier Tsunoda a terminé neuvième, victime lui aussi d’un arrêt au stand mal synchronisé. Le quadruple champion du monde a vu ses deux passages par la voie des stands entachés d’erreurs techniques : un premier arrêt interminable d’un bug du feu de signalisation, et un second gâché par une roue récalcitrante.
“Quand la voiture est instable, que les pit stops ratent et que les problèmes s’enchaînent, l’humeur de Max aussi en prend un coup”, a admis Helmut Marko après la course, selon PlanetF1. “Et à juste titre.”
Face à la débâcle, une réunion de crise s’est tenue dès la fin du Grand Prix entre les cadres de l’équipe : Christian Horner, Pierre Waché, Paul Monaghan et Helmut Marko. Objectif : analyser les causes profondes de cette contre-performance. “Notre voiture n’est tout simplement pas équilibrée”, a reconnu Marko. “Le principal problème semble venir de l’aéro. Et si la base n’est pas bonne, tout s’écroule derrière. Même des procédures de base comme les arrêts ne fonctionnent plus.”
Le consultant autrichien ne cache pas son inquiétude : “C’est très alarmant. Nous avons trop de problèmes. Si on continue comme ça, le titre ne sera plus qu’un mirage.”
Un plan d’urgence en marche
Red Bull promet de réagir vite. Des évolutions sont déjà programmées pour les prochaines courses, avec l’espoir d’améliorer l’appui aérodynamique et de retrouver une meilleure exploitation des gommes. L’écurie compte aussi resserrer la vis sur les opérations en piste, jugées indignes de leur niveau. “Ce n’est pas acceptable”, a martelé Marko. “On ne peut pas viser le titre avec un tel niveau d’exécution.”
Du côté de Verstappen, le constat est sans détour : “Le problème principal, c’est le rythme. L’équilibre et la dégradation des pneus nous empêchent d’être compétitifs. Et ensuite, tout le reste empire les choses.”
Si le Néerlandais se montre philosophe, il ne cache pas sa frustration : “Rien n’a fonctionné aujourd’hui. Tout ce qui pouvait mal tourner a mal tourné. Mais franchement, on ne pouvait pas espérer mieux que cette sixième place.”
Après quatre manches, Verstappen accuse désormais huit points de retard sur le nouveau leader du championnat, Lando Norris. Mais plus grave encore, Red Bull est reléguée à 80 points de McLaren au classement constructeurs. Alors que la F1 s’apprête à enchaîner en Arabie Saoudite, l’heure n’est plus aux tâtonnements chez Red Bull. Il faut redresser la barre – et vite.