Course contre la montre : Certaines écuries vont devoir redessiner leurs ailerons avant Barcelone. Un défi logistique et technique.

La FIA a décidé de resserrer son contrôle sur les ailerons flexibles en Formule 1, une problématique récurrente qui alimente les débats techniques depuis des années. Dès le Grand Prix d’Espagne, prévu en juin, de nouvelles directives entreront en vigueur pour limiter la flexibilité des ailerons, jugée trop avantageuse par certains. Une mesure qui pourrait contraindre les écuries à revoir leurs conceptions, avec des implications techniques et financières non négligeables.
Selon des informations relayées par AutoRacer, la FIA souhaite modifier la Directive Technique TD18, instaurée en 2023, en imposant des tests statiques renforcés sur les ailerons. Actuellement, une flexion maximale de 15 mm est autorisée lors des contrôles en parc fermé. Dès Barcelone, cette marge serait réduite à 10 mm, forçant les équipes à concevoir des éléments plus rigides.
Si les ailerons continueront naturellement de fléchir – une réalité physique inhérente à leur structure en porte-à-faux –, l’objectif est d’empêcher les optimisations abusives. Certaines écuries joueraient sur l’orientation des fibres de carbone pour contourner les règles, exploitant ainsi des gains aérodynamiques marginaux. L’enjeu est de garantir l’équité sans étouffer l’innovation.
Cette réforme ne sera pas sans conséquences économiques. Selon des estimations, adapter les ailerons aux nouvelles normes pourrait coûter jusqu’à 600.000 euros par équipe. Une somme significative dans un contexte où le plafond budgétaire impose des arbitrages drastiques, notamment avec l’arrivée des nouvelles réglementations prévues pour 2026.
Les réticences des équipes portent donc autant sur les délais que sur les priorités stratégiques. « Investir dans des ailerons plus rigides aujourd’hui, c’est potentiellement rogner sur le développement de la monoplace de 2026 », explique un analyste technique. La FIA, consciente de ces enjeux, temporise en évitant des changements radicaux avant la refonte des règles en 2026.
Les ailerons flexibles sont un serpent de mer de la F1. Dès les années 1980, des écuries comme Lotus exploitaient déjà leur déformation pour gagner en appui aérodynamique. Récemment, Mercedes et McLaren ont été pointés pour leurs solutions innovantes, avant que Red Bull et Ferrari ne s’adaptent à leur tour.
La FIA tente ici de couper court aux interprétations trop audacieuses, mais la frontière entre la physique et l’exploitation stratégique reste floue. Pour Nikolas Tombazis, directeur technique de la FIA, « l’équilibre entre sécurité, équité et performance est un défi permanent ».
Si cette mesure ne mettra pas fin aux débats, elle illustre la volonté de la FIA de maintenir un cadre équitable, malgré des gains parfois infimes. Les nouvelles règles de 2026, axées sur des moteurs durables et une aérodynamique simplifiée, pourraient rendre obsolètes certaines innovations actuelles. Un argument utilisé par la FIA pour justifier une approche progressive, mais qui n’efface pas les défis immédiats des écuries.
📰: FIA announces tougher flexi wing tests starting from the Spanish GP, reducing flexibility limits from 15mm to 10mm. The updated TD18 clarifies how front wing flexibility will be measured, ensuring stricter compliance.#F1 pic.twitter.com/zQDC7fsN9k
— F1 Naija (@f1_naija) January 31, 2025