George Russell a révélé que Mercedes discutait avec Max Verstappen. Une sortie qui met les nerfs de Toto Wolff à rude épreuve

George Russell n’a pas eu besoin de multiplier les déclarations pour déclencher un véritable séisme dans le paddock. Une seule phrase, lancée lors de la conférence de presse à Spielberg, a suffi à faire énormément de bruit en marge du Grand Prix d’Autriche de F1. Oui, Mercedes discute bel et bien avec Max Verstappen. Jusque-là, les rumeurs circulaient en coulisses. Désormais, elles sont confirmées au plus haut sommet — et assumées par l’un des principaux intéressés.
« C’est logique que des discussions existent avec un pilote comme Verstappen. Mercedes veut revenir au sommet, il faut les meilleurs à tous les étages. » En prononçant ces mots, Russell, dont le contrat expire fin 2025, a exposé une réalité que Toto Wolff s’était jusqu’ici bien gardé d’aborder publiquement. Résultat : le patron de Mercedes s’est retrouvé contraint de naviguer à vue en pleine conférence de presse officielle.
Face à des questions directes sur le sujet, Toto Wolff a tenté de déminer le terrain en assurant ne pas en vouloir à Russell pour avoir « exprimé ce que tout le monde savait déjà ». Il a réaffirmé sa confiance envers lui et indiqué que les discussions contractuelles suivaient leur cours. Pourtant, le malaise était évident.
« J’aime ce que George dit. Il n’y a rien qu’il n’ait pas le droit de dire. Nous fonctionnons de façon transparente. Mais non, ce n’est pas du flirt. »
Il est même allé jusqu’à ironiser, lançant à un journaliste : « Définissez le flirt ». Mais la tentative de noyer le poisson n’a pas fait oublier que des pourparlers existent bel et bien, et ils mettent tout le monde dans une position inconfortable.
Un geste réfléchi de la part de Russell ?
Si le Britannique a choisi de briser le silence, ce n’est sans doute pas un simple dérapage. Depuis le départ de Lewis Hamilton, Russell est devenu le leader des Flèches d’Argent. Il a gagné à Montréal, affiche des performances solides malgré une monoplace imparfaite, et surpasse clairement le jeune Antonelli. Autrement dit, il fait le job. Alors pourquoi ne voit-on toujours pas de prolongation de contrat à l’horizon ?
Son intervention a le mérite de faire bouger les lignes. Il sait que Mercedes regarde ailleurs, et en abordant publiquement le sujet, il braque les projecteurs sur Mercedes et pousse Wolff à clarifier sa position. C’est plutôt bien joué. (Vous avez peut-être des vues sur Verstappen, mais moi je suis déjà là, performant, fidèle, et prêt. La balle est dans votre camp.)
Le problème, c’est qu’il n’y a que deux places pour trois pilotes. Si Mercedes pouvait aligner Russell, Verstappen et Antonelli, elle le ferait, mais des sacrifices devront être faits. Antonelli incarne l’avenir, Verstappen l’excellence immédiate, Russell l’option intermédiaire.
Le Britannique souffre d’un déficit d’image : aussi performant soit-il, il ne possède pas encore l’aura de ceux qui font l’unanimité. Si Verstappen décidait finalement de tourner la page Red Bull — ce qui reste une possibilité —, Mercedes pourrait se retrouver dans la position délicate de devoir écarter un de ses piliers.
Cette sortie médiatique, quoi que risquée, est intéressante d’un point de vue stratégique. D’après certaines informations, c’est l’Autrichien qui avait fait fuité dans la presse la signature de Lewis Hamilton chez Ferrari au début de l’année dernière. Aujourd’hui, c’est au tour Wolff de faire les frais de cette même stratégie, qui oblige tout le monde à bousculer son agenda. C’est l’arroseur arrosé !
🔴 Toto Wolff revient sur le fait de se renseigner sur Max Verstappen et ne ferme pas la porte à un possible duo Russell-Verstappen chez Mercedes ! 👀
— Off Track (@OffTrack_FR) June 27, 2025
💬 "Je peux imaginer toutes les combinaisons possibles, j’ai eu Nico Rosberg et Lewis Hamilton qui se battaient pour un titre… pic.twitter.com/qcUnJrgbWe