Comment Hadjar parvient à dissimuler ses colères explosives

Isack Hadjar n’a pas changé de tempérament, mais il a appris à cacher ses accès de colère pour ne plus donner l’image d’un pilote incontrôlable

Isack Hadjar a une réputation de tête brûlée, de pilote fébrile avec des accès de colères impressionnants à la radio à la moindre contrariété. Cela a été particulièrement visible lors d’un week-end cauchemardesque à Monaco en 2024, où un coup du sort avait brisé sa série de victoires et provoqué une nouvelle éruption. « C’était un jour très dur », expliquait-il alors. « Vous sortez de la voiture, Helmut Marko vous attend pour des explications, alors que vous n’avez rien fait de mal. C’est une situation vraiment tendue. »

Ces débordements, diffusés sans filtre, ont renforcé son image de pilote sanguin, une caricature que le pilote récuse aujourd’hui avec le recul. « On me voit comme un gars vraiment en colère, mais je ne suis pas aussi furieux qu’on le croit. Je réfléchis beaucoup quand je conduis, je suis conscient du danger. »

Désormais en Formule 1 chez Racing Bulls, le Français a trouvé la parade, qu’il révèle chez RacingNews365 avec une dose d’espièglerie : « Je hurle toujours et j’insulte encore, mais je n’appuie plus sur le bouton radio. Comme ça, personne ne le sait. » Le ton est léger, mais Hadjar a compris que dans la catégorie reine, l’image et la perception comptent autant que la performance pure.

Il ne s’agit pas de lisser son caractère, mais de le maîtriser. « Ce n’est pas quelque chose qu’on peut effacer », admet-il à propos de son tempérament. Il souligne simplement avoir « progressé avec [son] pouce », une formule aussi drôle que révélatrice de sa prise de conscience. Il n’est pas devenu un autre homme, simplement un pilote qui a appris les codes de son environnement.

« Jusqu’ici, vous avez vu un pilote calme, et c’est très bien comme ça », glisse-t-il. Pas question de jeter un volant ou de crier sur des mécanos. Sa colère reste tournée vers lui-même — et désormais, elle ne passe plus par les ondes.

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