80% de grévistes à Viry-Châtillon et Renault aux abonnés absents

Face à une forte mobilisation à Viry-Châtillon, Renault reste muette. Les salariés, soutenus par les élus, continuent de lutter pour leur avenir

Article mis à jour le 3 septembre à 15h30

Malgré une mobilisation significative des salariés de l’usine de Viry-Châtillon ce week-end, la direction de Renault se mure dans un silence assourdissant. Les employés, dont l’avenir reste incertain, ont exprimé leur mécontentement et leur volonté de préserver leur emploi à travers des actions symboliques à Monza, lors du Grand Prix d’Italie, ainsi que sur leur site de production. Mais face à cette démonstration de solidarité, Renault reste sourde aux appels de ses salariés, ce qui ne fait qu’intensifier les tensions.

Le week-end dernier, l’usine de Viry-Châtillon a été le théâtre d’un rassemblement significatif initié par les salariés en grève. Ce mouvement a rassemblé de nombreux élus locaux, dont Jean-Marie Vilain, le maire de Viry-Châtillon, Claire Lejeune, la députée de la 7e circonscription ainsi que Michel Leprêtre, président du GOSB (Grand Orly-Seine-Bièvre). « Il y a eu beaucoup de prises de parole et beaucoup d’élus présents, » a souligné Aurélien Péroumal, conseiller municipal lors d’un entretien téléphonique avec notre rédaction. « C’était un rassemblement unitaire, où tout le monde est mobilisé pour défendre cette cause. »

La mobilisation a également attiré l’attention des médias. France 3 Île-de-France a diffusé un sujet sur cette action, soulignant la gravité de la situation. L’interview du maire de Viry-Châtillon a été diffusé dans le 12/13 du 30 aout dernier :

Source : FranceTV

Ce rassemblement, bien qu’organisé dans l’urgence, a démontré le profond attachement des salariés et des élus au site de Viry-Châtillon, qui représente bien plus qu’un simple lieu de travail. Pour eux, il s’agit de préserver un savoir-faire et une tradition d’excellence dans le domaine de la Formule 1. Malgré le soutien massif, la direction de Renault n’a toujours pas réagi. « Pour l’heure, il n’y a pas eu de réponse de la part de la direction de Renault, ce qui est assez étonnant, » a ajouté Péroumal.

Les salariés de Viry-Châtillon, soutenus par une coalition inédite d’élus de tous horizons, ont clairement exprimé leur détermination à ne pas laisser leur avenir entre les mains de décideurs éloignés des réalités du terrain. « Personne ne relâche la pression, ni les salariés, ni les élus. Nous, on maintient la pression et on sera là quoi qu’il arrive, » a affirmé Péroumal, qui s’exprime aussi au nom de sa collègue Patricia Jollant Stella. Leur engagement dépasse la simple revendication : c’est une lutte pour la survie de leur métier et pour la préservation de l’identité industrielle de la région.

Le silence de la direction de Renault face à cette crise ne fait qu’amplifier le sentiment de déconnexion entre les dirigeants et les salariés. Pour les employés de Viry-Châtillon, la bataille ne se joue pas seulement sur le plan local, mais aussi au niveau national. La fermeture du site serait un coup dur non seulement pour l’économie locale, mais aussi pour l’image de Renault en tant que symbole de l’innovation française.

Cette mobilisation a également révélé une solidarité politique rare, les élus locaux, de toutes tendances confondues, mettant de côté leurs divergences pour se concentrer sur un objectif commun : préserver les emplois et le savoir-faire de Viry-Châtillon. « Il y a vraiment une entente sur l’objectif, qui est de faire en sorte que Renault sursoie à sa décision, » a expliqué Péroumal, mettant en lumière l’importance de cette union dans la lutte en cours.

L’indifférence affichée par la direction de Renault n’est pas seulement une erreur stratégique, mais aussi une profonde injustice envers les employés qui ont contribué à la renommée de la marque. L’usine de Viry-Châtillon n’est pas un simple site de production ; c’est un symbole de l’excellence française en matière de sport automobile avec un palmarès impressionnant.

Renault doit désormais sortir de son silence, renouer le dialogue et prouver qu’elle est prête à écouter et à respecter ses employés. Le 30 septembre, date du prochain comité social et économique (CSE), pourrait s’avérer déterminant pour l’avenir du site. Comme l’a rappelé Péroumal, « le but, ce n’est pas de faire traîner en longueur, » mais d’obtenir des réponses concrètes. Les salariés de Viry-Châtillon ont montré qu’ils étaient prêts à se battre pour leur avenir et cela se fait dans une ambiance bon enfant, du moins pour l’instant. Un durcissement de la part des syndicats des salariés n’est pas à exclure…

Mise à jour : Depuis la publication de cet article, Luca de Meo, PDG du Groupe Renault, a réagi (sur Motorsport) aux récentes mobilisations en assurant qu’« aucun choix » n’avait encore été fait concernant l’avenir de l’usine de Viry-Châtillon et le projet F1 d’Alpine. De Meo a indiqué que la réflexion était toujours en cours, avec une décision attendue dans les quatre à cinq semaines à venir.

Bien qu’il ait souligné les arguments financiers en faveur de l’achat d’un moteur client, probablement à Mercedes, il a également reconnu l’importance de peser les conséquences en termes d’image pour la marque. Pour l’heure, la décision finale sera prise par le conseil d’administration d’ici la fin du mois, mais les inquiétudes des salariés demeurent vives, et l’incertitude plane toujours sur l’avenir du site de Viry-Châtillon.

6 thoughts on “80% de grévistes à Viry-Châtillon et Renault aux abonnés absents

  1. Il faut absolument conserver cette usine et ce savoir faire si Renault veut rester un grand constructeur en capacité de pouvoir continuer à innover. Car de nombreuses avancées technologiques sur les moteurs sont issues de cette usine. L’injection, les turbo. . . . ont d’abord été inventé et mis au point dans cette usine pour la formule 1 avant d’être utilisé sur les voitures des particuliers. toutes les améliorations des nouvelles motorisations sont issues de ce genre d’usine. Sinon dans l’avenir Renault ne sera plus en mesure de concevoir des motorisations inovanttes et plus performantes que la concurrence. Arrêtons de détruire l’industrie et le savoir faire Français si on veut relever ce pays et diminuer le chômage. Arrêtons de penser uniquement aux profits financiers à court terme, et pensons plutôt à préparer un meilleur avenir pour nos enfants. Monsieur Luca DEMEO, vous avez fait du bon boulot jusqu’à présent. Vous avez remis Renault sur les bons rails avec une belle palette de belles et bonnes voitures. Continuez sur cette voie. Et continuez de développer la marque Alpine qui peut être en mesure de concurrencer les Ferrari Porche Aston Martin Lanbordini . . . sur ce marché très lucratif. Donnez les moyens financiers et humains à cette usine afin de nous redonner des formules 1 et des voitures de sport 100 % françaises. Surtout que dans quelques années des carburants de synthèse non polluants seront certainement mis au point permettant de continuer à utiliser des moteurs thermiques plus performant. SVP, ne faites pas les mêmes erreurs que STELANTIS. JM F.

  2. Mr De Meo, ne soyez pas naïf au point de croire que Mercedes ou autre vous donneront le meilleur moteur. Si vous voulez vraiment remonter sur les podiums en formule 1 et hisser Renault parmi les meilleurs constructeurs unanimement reconnu en tent que tel. Vous devez absolument garder la maîtrise totale et le savoir-faire à 100 %. JM F.

  3. Le problème est uniquement un problème de casting. Mettre à la direction de cette institution Eric Meignan qui a sévit chez Asiatech et Mader avec son équipe de culbutos de chez Peugeot sport F1, ne pouvait que conduire à une catastrophe. Reprenez comme le faisait avant Renault, les premiers de toutes les écoles d’ingénieurs et de vrais références dans le milieu; et la base sera beaucoup plus solide. Et je parle en connaissance de cause. Et remplacer les cadres intéressés uniquement par la politique et les confortables places dont le seul but est de tuer ceux qui peuvent leur faire de l’ombre, par de vrais passionnés de la marque au bagages solides.
    Regarder surtout le passé de ces prétendus sauveurs.

  4. Mr De Meo, s’il vous plaît, conservez le moteur Renault Alpine qui à priori est plus que bien bien né pour la saison 2026. Si vous supprimez la fabrication de ce moteur légendaire vous perdrez une partie de l’âme de Renault et d’alpine ainsi que le savoir faire Français reconnu dans le monde entier.
    Et s’il vous plaît, faites retirer ce polo Alpine des épaules de Mr Briatore, qui ne mérite pas de le porter. cordialement

  5. M De Meo comment avez vous pu confier une restructuration d ‘Alpine à M Briatore qui a été chassé de Renault comme un malpropre .
    Un moteur Mercedes dans une Alpine renault c’est n’importe quoi lorsqu’on est un des plus grands constructeurs de moteurs de F1 du monde.
    te

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