Arvid Lindblad, 17 ans, pourrait remplacer Max Verstappen en cas de course de suspension. Red Bull a demandé une exemption à la FIA.

Red Bull n’avait sans doute pas prévu d’activer son plan B aussi tôt. Mais la situation est critique pour Max Verstappen puisqu’un simple point de retrait pourrait signifier pour l’équipe de devoir aligner un remplaçant dans les semaines qui viennent.
Verstappen, sanctionné pour son accrochage musclé avec George Russell à Barcelone, flirte désormais avec la limite des 12 points de pénalité. Il en totalise onze. Un seul de plus — lors des courses au Canada ou en Autriche — et le quadruple champion du monde sera automatiquement suspendu pour une course.
Face à ce risque, Red Bull a discrètement pris les devants. Comme l’a révélé De Telegraaf, l’équipe a officiellement demandé à la FIA une dérogation pour permettre à Arvid Lindblad, espoir britannique né en 2007, d’obtenir sa superlicence avant ses 18 ans.
En principe, le règlement stipule qu’un pilote doit être majeur pour courir en F1. Mais depuis le cas Antonelli, une exception existe dans le Code Sportif International : l’article 13.1.2 de l’annexe L permet à la FIA, à sa seule discrétion, de valider la candidature d’un mineur ayant démontré « une capacité et une maturité exceptionnelles ».
Le profil de Lindblad pourrait cocher toutes les cases. Vainqueur du championnat Formula Regional Oceania en début d’année, quatrième de la F3 en 2024, et déjà bien parti en F2 cette saison, le jeune talent comptabilise 45 points de superlicence, soit largement plus que le seuil minimum de 40 requis.
L’examen de la demande de Red Bull est prévu la semaine prochaine à Macau, lors de la réunion du Conseil Mondial du Sport Automobile (WMSC). L’issue reste incertaine, mais plusieurs signaux plaident en faveur d’une validation.
D’abord, le précédent Antonelli, qui a ouvert la voie à ce type de dérogation. Ensuite, les performances remarquables de Lindblad dès sa première saison complète en F2, où il pointe actuellement troisième au classement général. Enfin, la prudence de Red Bull, qui cherche à garder des options ouvertes sans être prise au dépourvu.
Le conseiller Helmut Marko, interrogé en mars par Auto Motor und Sport, avait déjà levé un coin du voile sur ce plan : « Lindblad a les points pour la superlicence. Il a aussi effectué un test de 300 km en F1 à Imola. Il pourrait donc théoriquement courir. […] Antonelli a eu son exemption, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas pour Arvid. »
Qui pour remplacer Verstappen en cas de bannissement ? Le casse-tête Red Bull
Si Verstappen est suspendu, Red Bull a plusieurs scénarios sur la table.
Le plus probable : faire monter Isack Hadjar, révélation de la saison chez Racing Bulls. Le Français impressionne par sa régularité (actuellement 9e du championnat) et son adaptation rapide à la F1. Son intégration temporaire dans l’équipe A serait un test grandeur nature.
En parallèle, le volant laissé vacant chez Racing Bulls pourrait revenir à Ayumu Iwasa (réserve officielle Red Bull), ou à Lindblad, si la FIA accorde l’exemption.
Mais Red Bull hésite à griller les étapes avec Lindblad. Le risque de le projeter trop vite dans le grand bain pourrait compromettre ses chances en F2, où il vise clairement le titre. C’est le dilemme typique d’un vivier de talents trop dense.
Pendant ce temps, Verstappen marche sur des œufs. Le moindre incident dans les prochaines semaines pourrait avoir des conséquences inédites dans sa carrière. Même s’il échappe à une suspension, la dynamique actuelle soulève des questions. Barcelone a montré un Verstappen tendu, agacé par son propre muret, coupable d’un geste agressif sur Russell, et désormais dans le viseur de la FIA.
Arvid WIN-dblad 🏆 Congrats on your maiden @Formula2 Feature Race victory, Arvid 👏#F2 || #SpanishGP 🇪🇸 pic.twitter.com/9lZfp9OM3g
— Oracle Red Bull Racing (@redbullracing) June 2, 2025