Espagne – Coup de gueule : Mais à quoi joue Verstappen

Sous pression, Verstappen craque et percute Russell en Espagne. Résultat : sanction, polémique et menace de suspension

Ce n’était pas un excès de tension. Ce n’était pas une erreur de jeunesse. Ce que l’on a vu, c’était un geste délibéré, et à ce niveau, c’est intolérable. Max Verstappen a clairement franchi une ligne rouge au Grand Prix d’Espagne 2025. Le plus grave, c’est qu’il l’a fait en toute conscience, avec l’arrogance de celui qui se croit intouchable.

Il faut avoir vu la scène pour y croire : George Russell tente une manœuvre, Verstappen coupe la piste, refuse d’obtempérer malgré l’ordre de son équipe, puis provoque une collision avec fourberie alors qu’il faisait croire qu’il ouvrait la porte pour Russell. Tout ça, dans un contexte déjà tendu, où les pénalités pleuvent sur le Néerlandais comme les avertissements sur un pilote amateur. Résultat des courses : dix secondes de pénalité, deux points de plus sur sa super-licence, et la menace concrète d’une suspension pour le Canada. Mais pourtant, le vrai scandale est ailleurs.

Alors certes, la FIA a expliqué que Verstappen n’aurait pas été pénalisé pour avoir coupé le premier virage en suivant le chemin prévu à cet effet. C’est donc une erreur de son équipe qui a voulu jouer la sécurité. Mais cela ne l’autorise pas à tenter de sortir son rival avec une telle violence.

Cette attitude, ce n’est pas une colère passagère. Il l’a puisée dans son propre sentiment d’impunité. Comme si le numéro 1 sur son capot l’autorisait à tout. Comme si sa gloire passée l’exemptait des règles communes, voire des bases du respect. On a vu un pilote frustré, visiblement dépassé, humilié par le rythme infernal des McLaren, incapable de maîtriser sa course et qui a choisi l’intimidation comme dernier recours. Ce qu’on a vu, ce n’était pas un champion. C’était un voyou des paddocks.

Nico Rosberg n’a pas mâché ses mots – et il a eu raison : « disqualification immédiate ». Et ce n’était pas une simple envolée médiatique. C’était une réaction lucide et juste face à un acte dangereux et antisportif. L’action était volontaire, la collision évitable, et la manœuvre – appelons-la par son nom – une tentative d’intimidation. Ce n’est plus du pilotage. C’est un coup de boule.

Pire encore : Verstappen a fui les journalistes après la course. Aucun mot. Aucune explication. Aucun regret. Comme si rendre des comptes était un effort superflu, indigne de lui. Comme si se montrer responsable était en dessous de sa personne. Mais peut-être que ce qu’il a le mieux à faire pour l’instant, c’est de la fermer.

Alors oui, on peut parler de suspension. Oui, la FIA doit absolument appliquer le règlement à la lettre s’il franchit la barre des 12 points. Mais il est temps aussi que Red Bull assume ses responsabilités. Qu’un dirigeant dise enfin : trop, c’est trop. Que Christian Horner cesse de couvrir ce comportement sous couvert de compétitivité à tout prix. Ce que Max Verstappen a montré à Barcelone n’a rien à voir avec la passion du sport. C’est du mépris pur. Pour ses adversaires. Pour les règles. Pour le public.

Un mot, donc, pour résumer l’attitude du quadruple champion du monde : dégueulasse. Et ce n’est pas une insulte jetée au hasard. C’est un simple, mais douloureux, constat.

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