Qu’est-ce qui cloche dans la tête de Lando Norris ?

À chaque week-end, Lando Norris semble perdre un peu plus de confiance. Les erreurs s’accumulent et les points s’envolent.

Lando Norris a percuté bien plus la McLaren de son coéquipier Oscar Piastri. On dirait qu’il a aussi heurté de plein fouet sa propre barrière psychologique, bien plus difficile à franchir. Ce nouveau couac — évitable à tous les niveaux — n’est que le reflet d’un malaise plus profond. Depuis le début de la saison, le Britannique semble prisonnier d’une spirale négative qui trouve son explication ni dans son talent, ni dans sa vitesse.

Il qualifie lui-même son erreur au Canada de “stupide”. Une tentative trop ambitieuse, un freinage mal évalué, et une dizaine de points qui s’envolent. Mais ce n’est pas tant la faute en elle-même qui inquiète, que le fait qu’elle s’ajoute à une série en cours. À Bahreïn, Djeddah, Barcelone, Norris a gâché ses tentatives en Q3. À Montréal, il touche un mur en qualif, rate une chicane, puis compromet sa course.

Pourtant, sur le papier, il dispose de la McLaren la plus performante depuis l’ère Button-Hamilton. Mais les opportunités passent, les départs sont trop souvent moyens, et les purs moments de punch restent rares. À part ses belles prestations en Australie et à Monaco, Norris peine à enchaîner deux week-ends sans accroc.

Le plus déroutant dans cette histoire, c’est peut-être ce qu’il dit, à froid. Pas dans l’adrénaline d’après-course, mais avec recul : « J’ai juste fait trop d’erreurs. » Et après la course, il enfonce le clou : « J’ai honte. J’ai l’impression d’avoir tout gâché. »

Oui il y a une forme de franchise dans ses propos, mais c’est alarmant. On parle d’un pilote qui, il y a peu encore, rayonnait par sa légèreté et son humour en conférence de presse. Aujourd’hui, il baisse les yeux, parle moins, sourit peu. Le changement est flagrant.

Être lucide, c’est une qualité. Mais à force de se rabaisser, on finit par y croire. Nico Rosberg, champion du monde 2016, en sait quelque chose. Il a dû recourir à un coach mental pour tenir tête à Hamilton et aller chercher son titre : « Si tu te répètes sans cesse que tu n’es pas assez bon, tu finis par le devenir », a-t-il confié à Montréal. « Il devrait vraiment travailler sur ça. Le mental est aussi important que le physique. » Rosberg lui aurait même écrit en privé pour lui proposer de l’aide. Sans réponse, pour le moment.

Le titre est loin d’être perdu mais combien de temps lui reste-t-il ?

Ce qui rend la situation encore plus frustrante, c’est que le championnat est toujours à portée. Norris accuse seulement 22 points de retard sur le leader. Une victoire en Autriche, un faux pas pour ses concurrents, et la hiérarchie pourrait être bouleversée.

En parallèle, Oscar Piastri poursuit son petit bonhomme de chemin sans faire de bruit. Moins de déclarations, plus de constance. Il progresse, marque régulièrement, et commence à peser dans les comparaisons internes.

C’est là que le bât blesse : cette saison devait être celle de Norris. Il a l’expérience, la confiance de McLaren, et une voiture qui peut jouer devant. Mais au lieu de capitaliser, il se fragilise. Plus la pression monte, plus il semble vaciller. Jusqu’à se tirer une balle dans le pied.

Il reste 14 courses. Rien n’est figé. Mais pour que la tendance s’inverse, il faudra plus qu’un bon réglage ou qu’une pluie providentielle. Lando Norris doit se recentrer sur lui-même et cesser l’automutilation. Son talent ne fait aucun doute. Sa vitesse non plus. Ce qu’il lui manque aujourd’hui, c’est la sérénité.

Et si l’on se demande ce qui ne va pas dans la tête de Lando Norris, la réponse semble être : trop de doutes dans l’esprit d’un pilote qui, au fond, a tout pour devenir champion.

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