Pourquoi Red Bull n’arrive pas à se débarrasser de Perez

Le cas Perez divise Red Bull : malgré ses échecs en piste, le pilote reste un atout marketing, rendant toute rupture délicate pour l’équipe

La situation de Sergio Perez chez Red Bull est devenue un sujet de discussions intenses dans le paddock. La performance en baisse du pilote mexicain, couplée à des commentaires sévères d’Helmut Marko sur son utilité dans l’équipe, a conduit certains à spéculer sur une rupture de contrat avant la fin de la saison. Mais en dépit de ses récents résultats décevants, évincer Perez ne serait pas aussi simple pour Red Bull, qui fait face à des complications contractuelles et commerciales importantes.

Alors que Red Bull dominait les deux championnats cette année, les performances de Perez se sont affaiblies au fil des courses, l’éloignant non seulement de Max Verstappen, mais aussi des exigences de l’équipe en termes de résultats. Après le Grand Prix des États-Unis, il compte désormais 14 courses consécutives sans podium, un chiffre qui contraste fortement avec la régularité de son coéquipier et triple champion du monde. Son retard au championnat est d’ailleurs criant, avec plus de 200 points de différence entre les deux pilotes.

Ces lacunes coûtent cher à Red Bull. Sur le plan du classement des constructeurs, l’équipe a récemment perdu la première place face à McLaren, tandis que Ferrari n’est qu’à quelques points derrière, ce qui menace leur position en troisième place. Cette situation amène la direction de l’écurie à se poser des questions sur l’avenir de Perez, même si celui-ci a signé une extension de contrat de deux ans en mai dernier.

Cependant, résilier le contrat de Perez, malgré ses performances décevantes, ne serait pas une mince affaire. Comme l’explique Martin Brundle, ancien pilote et consultant F1, les contrats des pilotes sont enregistrés auprès de la Contract Recognition Board, une entité qui veille à la validité des accords et à leur respect. “Les contrats ne peuvent pas être rompus si facilement”, souligne Brundle, rappelant que la reconnaissance des contrats des pilotes en F1 est rigoureuse et que tout litige pourrait se transformer en bataille juridique coûteuse et complexe.

Outre cet obstacle juridique, il y a également d’importants enjeux commerciaux en jeu. Sergio Perez bénéficie d’un soutien massif au Mexique, un marché stratégique pour Red Bull, qui ne peut ignorer l’impact commercial de son pilote sur ses fans et sponsors. Perez représente une source de revenus et une image précieuse pour la marque en Amérique latine, rendant toute décision à son égard encore plus complexe.

Malgré cette pression, il reste un fait que Perez peut, lorsqu’il est en forme, jouer un rôle essentiel aux côtés de Verstappen. Marko, qui a récemment déclaré que les contrats “ne servent à rien” si le pilote ne livre pas les résultats attendus, a rappelé que Red Bull est une “méritocratie”. L’objectif de l’équipe est d’avoir un coéquipier solide, capable de terminer régulièrement en deuxième position pour maximiser les points en vue du championnat. C’est un objectif que Perez a atteint avec succès au début de la saison, mais qui s’est depuis évaporé, créant une instabilité stratégique pour Red Bull.

Pour Martin Brundle, Perez a les capacités nécessaires pour jouer ce rôle de soutien, mais il doit impérativement retrouver sa constance : « Il doit piloter comme pour n’importe quel autre Grand Prix et rester proche de la boîte de vitesses de Verstappen », conseille Brundle, selon PlanetF1. Cependant, les attentes élevées qui pèsent sur lui, surtout à l’approche du Grand Prix du Mexique, ne feront qu’intensifier la pression.

Ce week-end, Perez tentera de répondre aux critiques et de briller devant son public au Grand Prix du Mexique, où l’attendent des milliers de fans. La pression sera d’autant plus forte, et Brundle remarque que cette course représente un double enjeu pour le pilote : se montrer à la hauteur des attentes de Red Bull tout en gérant l’intensité d’une course à domicile. Dans ce contexte, il lui faudra se concentrer sur l’essentiel : retrouver le niveau de performances qui avait fait de lui un coéquipier précieux lors des premiers Grands Prix.

Des rumeurs circulent même sur une potentielle annonce de retraite de Perez, pourtant ce dernier reste ferme : un récent message sur les réseaux sociaux, où il reprend la célèbre phrase du film Le Loup de Wall Street “Je ne pars pas !”, témoigne de sa détermination à continuer. Pour l’instant, Perez se dit prêt à se battre pour son siège, mais Red Bull pourrait n’avoir plus beaucoup de patience si ses résultats ne s’améliorent pas.


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