Le calendrier 2026 de Formule 1 a été dévoilé avec de nouveau 24 courses au programme. Madrid entre par la grande porte. Imola sort par la petite

C’est une page qui se tourne dans l’histoire de la Formule 1 : Imola disparaît du calendrier 2026, sacrifiée sur l’autel de l’expansion urbaine et de la modernité. Le Grand Prix d’Émilie-Romagne, site d’émotions intenses depuis son retour post-pandémie, n’a pas résisté à l’arrivée en fanfare de Madrid, future vitrine hybride de la discipline.
La F1 entre dans une ère nouvelle, à la fois technique et géographique. Si les nouvelles réglementations – moteurs 100 % durables, aérodynamique repensée – marquent une rupture majeure, le choix des circuits traduit lui aussi une volonté de repositionner la discipline dans l’imaginaire collectif. Imola, écrin classique et exigeant, en paie le prix.
Madrid, qui n’avait plus accueilli la F1 depuis 1981, fait son retour avec un projet très politique : un circuit semi-urbain flambant neuf – surnommé le « Madring » – en pleine capitale espagnole, programmé mi-septembre. Barcelone conserve sa place au calendrier, et l’Italie ne sera représentée qu’à Monza.
Stefano Domenicali, président a déclaré « 2026 marquera une nouvelle ère pour la Formule 1, avec des voitures et des moteurs alimentés par des carburants 100 % durables. Nous sommes heureux d’accueillir Madrid dans le calendrier. »
Cette décision s’inscrit dans une logique plus large : privilégier les métropoles, les circuits urbains, et une meilleure efficacité logistique. Le déplacement du Canada avant Monaco, la mise en pause du GP des Pays-Bas à Zandvoort, ou encore la reprogrammation de l’Arabie saoudite et du Bahreïn en avril en raison du Ramadan, confirment un rééquilibrage global. La F1 veut séduire des sponsors, des constructeurs, et un public urbain international.
Mais Imola n’était-elle pas justement un contrepoids essentiel à cette logique ? Un circuit à l’ancienne et un lieu chargé d’histoire, d’hommages, de drames – de Senna à Tamburello, tout y respire l’ADN du sport.
Madrid gagne, mais à quel prix ?
Le choix de Madrid illustre l’ambition de Liberty Media : imposer des courses spectaculaires dans des lieux médiatiques. Le « Madring », encore en construction, promet un tracé mixte – entre rues étroites et sections plus ouvertes – avec une mise en scène urbaine destinée à séduire les caméras et les réseaux sociaux.
Mais cette ambition de modernité risque de diluer l’identité sportive. À force de vouloir tout transformer en show, la F1 ne risque-t-elle pas d’effacer ce qui la rend unique ? Le sacrifice d’Imola pose cette question. Car au fond, qu’est-ce qu’un « grand circuit » ? Un spectacle de drone ou une épreuve de pilotage ?
Imola ne manque pas de soutien, ni de ferveur. Mais cela ne suffit plus. Dans la F1 de 2026, il faudra surtout être rentable, visible et conforme aux nouveaux dogmes. Pour les puristes, la pilule est amère. Pour les décideurs, c’est une simple ligne de planning.
Madrid entre par la grande porte. Imola sort par la petite. Mais dans la mémoire des fans, le circuit italien restera sans doute plus grand que bien des GP du futur.
Calendrier officiel de la saison 2026 de F1 :
# | Pays | Ville | Dates |
---|---|---|---|
1 | Melbourne | 6-8 Mars | |
2 | Shanghai | 13-15 Mars | |
3 | Suzuka | 27-29 Mars | |
4 | Sakhir | 10-12 Avril | |
5 | Djeddah | 17-19 Avril | |
6 | Miami | 1-3 Mai | |
7 | Montréal | 22-24 Mai | |
8 | Monaco | 5-7 Juin | |
9 | Barcelone-Catalogne | 12-14 Juin | |
10 | Spielberg | 26-28 Juin | |
11 | Silverstone | 3-5 Juillet | |
12 | Spa-Francorchamps | 17-19 Juillet | |
13 | Budapest | 24-26 Juillet | |
14 | Zandvoort | 21-23 Août | |
15 | Monza | 4-6 Septembre | |
16 | Madrid | 11-13 Septembre | |
17 | Bakou | 25-27 Septembre | |
18 | Singapour | 9-11 Octobre | |
19 | Austin | 23-25 Octobre | |
20 | Mexico | 30 Oct.-1er Nov. | |
21 | Sao Paulo | 6-8 Novembre | |
22 | Las Vegas | 19-21 Novembre | |
23 | Lusail | 27-29 Novembre | |
24 | Yas Marina | 4-6 Décembre |