La FIA lâche du lest au sujet du langage des pilotes de F1

Menacés de lourdes amendes pour langage inapproprié, les pilotes de Formule 1 obtiennent un assouplissement des règles après des discussions avec la FIA.

Depuis plusieurs mois, la Fédération Internationale de l’Automobile s’était montrée inflexible sur l’usage de propos grossiers en Formule 1, allant jusqu’à instaurer un système de sanctions sévères. Mais à l’approche du Grand Prix de Chine, les discussions entre pilotes et responsables ont abouti à un assouplissement notable des règles. Un compromis qui semble soulager les acteurs du paddock.

À l’origine de la polémique, une directive introduite en début de saison 2025 prévoyait des amendes pouvant aller jusqu’à 100.000 euros après trois infractions, voire des sanctions sportives comme le retrait de points au championnat ou une suspension d’un mois. Une approche jugée excessive par les pilotes, qui estimaient que l’émotion et la spontanéité faisaient partie du sport.

L’annonce de cette mesure avait suscité une vague d’inquiétude dans le paddock, d’autant plus que d’autres compétitions, comme le WRC, avaient déjà sanctionné un pilote pour un simple juron prononcé en interview. En réponse, certains pilotes de rallye avaient décidé de ne répondre qu’en langue maternelle afin d’éviter tout écart involontaire.

Conscients du malaise, les représentants de la FIA ont tenu à rencontrer les pilotes en marge du Grand Prix d’Australie. Lors de cette discussion avec Garry Connelly, président des commissaires sportifs de la FIA, une distinction a été faite entre les propos tenus en privé avec les ingénieurs et ceux prononcés en public.

Les communications radio entre le pilote et son stand ne seront pas scrutées à la loupe, permettant ainsi aux pilotes de réagir spontanément en pleine course. En revanche, les insultes dirigées contre des personnes ou des déclarations en dehors du cadre privé pourront toujours être sanctionnées.

Carlos Sainz a déclaré, selon l’Express : « Garry a été très clair sur la manière dont la FIA allait gérer la situation. J’apprécie quand le bon sens l’emporte, et cette fois-ci, c’est le cas. Nous avons eu des explications précises, compréhensibles, et nous pouvons maintenant tourner la page. »

Un sentiment partagé par Esteban Ocon, qui voit dans cet échange un pas dans la bonne direction : « La discussion a été très ouverte et honnête. La FIA n’est pas là pour nous punir sans raison. S’ils entendent un gros mot dans un échange radio privé, ça ne posera pas de problème. Mais si quelqu’un insulte directement une personne, c’est autre chose. On doit rester des modèles, car on est en direct à la télévision. Nous étions inquiets avant cette réunion, mais désormais, tout est clair et raisonnable. »

Avec ce revirement, la FIA semble avoir pris en compte l’importance du contexte dans lequel certaines paroles sont prononcées. Ce compromis permet aux pilotes d’exprimer leurs émotions sans crainte de sanctions disproportionnées, tout en rappelant qu’un certain respect doit être maintenu en public.

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