La FIA impose des règles tenues secrètes pour les duels en F1

Les nouvelles règles de la FIA sur les pénalités, qui restent secrètes, déclenchent un vent de mécontentement dans le monde de la F1

C’est une révélation qui risque de faire beaucoup de bruit. Alors que la Formule 1 est déjà sous tension en ce début de saison 2025, un nouveau front s’ouvre : la FIA a confirmé l’existence de nouvelles directives réglementaires, sans les rendre publiques. Officiellement, elles encadrent les décisions des commissaires sportifs. Dans les faits, elles sèment la confusion dans le paddock.

Eh non, ce n’est pas un épisode de Drive to Survive. C’est bien la réalité du sport aujourd’hui.

Tout est parti de l’incident survenu lors du Grand Prix d’Arabie saoudite. Max Verstappen, sanctionné de cinq secondes pour avoir résisté à Oscar Piastri hors des limites de la piste, a vu la victoire lui échapper. Pourtant, pour de nombreux observateurs, c’est Piastri qui aurait dû être sanctionné pour avoir forcé Verstappen à sortir.

Mais cet accrochage n’était que le révélateur d’un malaise plus profond. Selon Auto Bild, la FIA aurait discrètement modifié les règles d’interprétation des duels en piste, notamment en cas de dépassement roue contre roue. Ces ajustements auraient été validés en fin de saison dernière, dans un silence presque total.

Face aux interrogations croissantes, la FIA a fini par reconnaître, par la voix d’un porte-parole, l’existence de nouvelles lignes directrices : « Oui, il existe de nouvelles lignes directrices. Mais malheureusement, il a été décidé de ne pas les publier. »

Un aveu qui laisse pantois. Car ni les pilotes, ni les équipes, ni même le public n’ont accès à ces fameuses règles, dont l’interprétation reste floue. Chez Red Bull, on admet ne pas comprendre comment elles s’appliquent. Christian Horner, en conférence de presse, a même brandi des clichés de la manœuvre controversée à Djeddah pour illustrer l’incohérence de la décision.

Les premières fuites évoquent une règle favorisant le pilote placé à l’intérieur du virage, à condition que les voitures soient côte à côte. Problème : rien n’est officiellement écrit, ni clairement expliqué. Et surtout, la FIA refuse de publier le texte exact de ces nouvelles directives, les rendant par définition sujettes à interprétation.

Un membre de Red Bull, interrogé anonymement par Auto Bild, résume le climat actuel : « Il paraît qu’il y a de nouvelles règles, mais personne ne les connaît vraiment. Et en plus, elles sont sujettes à interprétation. »

Dans ces conditions, comment garantir un arbitrage équitable et cohérent ?

Cette affaire n’est que le dernier épisode d’une série de controverses qui fragilisent la présidence de Mohammed Ben Sulayem. Accusé de manque de transparence, d’ingérence politique et de communication brouillonne, le président de la FIA apparaît de plus en plus isolé.

Timo Glock, ancien pilote et aujourd’hui consultant pour Sky Deutschland, a été particulièrement virulent : « J’ai rarement vu un président provoquer autant de polémiques. Ce n’est pas bon pour le sport. Il se tire une balle dans le pied. »

En ne publiant pas ses règles, la FIA alimente un sentiment de défiance généralisée dans un paddock déjà tendu. À l’heure où les écarts se jouent à la milliseconde et où chaque pénalité peut faire basculer un championnat, l’opacité n’a pas sa place. Si la Formule 1 veut préserver sa crédibilité, la transparence réglementaire ne peut plus être optionnelle.

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