Norris pris en sandwich : entre le calme désarmant de Piastri et les intimidations de Verstappen, la tension monte chez le Britannique. Jusqu’où tiendra-t-il ?

Cette saison de Formule 1 ne se joue pas uniquement sur la piste. Derrière les podiums, s’installe une guerre des nerfs entre les actuels candidates pour le titre. Le pilote McLaren, Lando Norris est en première ligne, cerné par un coéquipier silencieux mais redoutable, et un quadruple champion du monde passé maître dans l’art de l’intimidation.
Ceux qui perçoivent encore Oscar Piastri comme le “gentil rookie” d’hier se trompent lourdement. Son véritable caractère se voit dans l’intimité de la cooldown room après les Grands Prix. Là, loin des caméras les plus intrusives, Piastri s’assoit, calme, presque imperturbable. Assis, les bras croisés, le regard droit, il ne cherche pas le contact. Il impose le silence. Ce langage du non-dit, Norris le capte parfaitement. Johnny Herbert, ex-pilote de F1 assure que le message est reçu 5 sur 5 : “Parfois, c’est très, très subtil, mais il envoie un message : ‘je suis meilleur que toi’.”, a-t-il déclaré, selon Crash.net.
Depuis le début de la saison, l’Australien s’est imposé méthodiquement dans le calme et une certaine lucidité. Ses quatre victoires en sept courses, obtenues avec la manière, ne laissent aucune place au doute. Norris, qui aspirait à être la tête de gondole de McLaren, découvre qu’un rival discret peut infliger des dégâts psychologiques aussi profonds qu’un adversaire tapageur.
Pour Lando Norris, le défi est double. En piste, sa vitesse n’est plus à prouver. L’écart de seulement 13 points avec Piastri au classement général témoigne de sa compétitivité. Mais dans les coulisses du paddock, les regards, les silences pesants, et la tension latente font monter la pression d’un cran.
Malheureusement pour lui, ce n’est pas Max Verstappen qui viendra lui offrir du réconfort. Bien au contraire. Johnny Herbert résume crûment la situation de Norris : “Il se fait battre des deux côtés. Max d’un côté, Oscar de l’autre. Il le prend en stéréo.” Verstappen, fidèle à son style, joue les méchants à la perfection : une remarque glissée par-ci, une mimique éloquente par-là. Jamais trop, juste assez pour faire douter. Pendant ce temps, Piastri avance, serein, presque déconcertant de propreté dans son approche.
L’année dernière, Lando Norris a démontré qu’il était capable de fulgurances. Mais cette saison, l’enjeu ne se limite plus à enchaîner les tours parfaits. Il s’agit de tenir le choc. De résister au double ‘assaut psychologique. De ne pas laisser le doute s’immiscer, car c’est là que naissent les petites erreurs – celles qui coûtent une pole position, un podium, ou pire encore : le respect inconditionnel du paddock.
“Les grands laissent la pression rebondir sur leurs épaules”, rappelle Herbert. Max Verstappen en est la parfaite incarnation, et Oscar Piastri semble désormais maîtriser cet art. Norris, lui, est encore en pleine phase d’apprentissage face à cette tension psychologique. Lando Norris a incontestablement le talent. Mais aura-t-il les épaules ? C’est peut-être là que se jouera sa saison – et son destin.
The lead changes hands! ⚔️
— Formula 1 (@F1) May 4, 2025
Piastri passes Verstappen in Miami#F1 #MiamiGP pic.twitter.com/TD63Va1Lhq