Les propos élégants de Sainz sur Hamilton et Ferrari

Pas de rancune pour Carlos Sainz : le pilote espagnol loue les efforts de Lewis Hamilton et appelle à lui laisser le temps de s’adapter à Ferrari

Sainz Hamilton

Écarté de Ferrari pour faire place à Lewis Hamilton, Carlos Sainz aurait pu mal digérer la décision. Pourtant, loin des réactions souvent épidermiques que l’on observe dans le paddock, le pilote espagnol a réagi avec calme et dignité. Interrogé par Crash.net, il a pris la défense de son successeur, estimant que les critiques à l’égard du septuple champion du monde étaient aussi hâtives qu’injustifiées.

Depuis son arrivée chez Ferrari, Hamilton connaît un début de saison avec quelques hauts et beaucoup de bas. Sa quatrième place à Imola représente son meilleur résultat à ce jour, mais dans l’ensemble, il reste en retrait par rapport à Charles Leclerc, hormis en sprint. C’est une période d’adaptation délicate, que Sainz comprend d’autant mieux qu’il le vit lui-même.

« Je pense que ce qu’il traverse est tout à fait normal », a-t-il expliqué. « J’ai connu la même chose chez Williams, et c’est aussi le cas de Nico Hülkenberg chez Sauber. Quand on pilote plusieurs années la même voiture, on s’habitue à des repères précis. Et soudain, tout change : les freins, la réponse moteur, les sensations. Un rookie, parfois, a même un avantage, car il n’a rien à désapprendre. »

Certains n’ont pas hésité à évaluer précipitamment les performances d’Hamilton, une tendance que Sainz juge regrettable. « On peut commenter son temps d’adaptation, mais pas tirer de conclusions sur son passage chez Ferrari après seulement quelques courses. Ce serait vraiment injuste. »

Loin d’adopter le ton acide qui suit souvent les transferts, Sainz affiche un état d’esprit bien différent. Sans chercher à envoyer de message implicite à Ferrari, il préfère mettre en avant les avancées positives de sa nouvelle équipe.

« Ce n’est pas le fait de terminer devant Ferrari qui me satisfait, mais plutôt les progrès que nous avons faits avec Williams. Il y a cinq courses, ce niveau de performance semblait hors d’atteinte. On a repensé ma manière de piloter, ajusté la voiture, et l’équipe a été à l’écoute. C’est cette dynamique qui me motive. »

Frédéric Vasseur a également soutenu son pilote à sa manière. Le patron de la Scuderia a vigoureusement pris la défense d’Hamilton, visiblement fatigué de devoir constamment expliquer sa période d’adaptation. « Il faut que ça s’arrête », a-t-il lancé, selon RacingNews365. « Ce n’est pas parce qu’il fait une bonne course que tout est parfait, ni qu’un mauvais samedi est une catastrophe. »

Pour Vasseur, l’enjeu est dans la construction d’un projet solide, dans la progression constante, et dans la cohésion autour de ses deux pilotes. Lewis Hamilton n’a pas encore signé un résultat éclatant, mais sa performance à Imola — tout près d’un podium — marque une étape importante. Son patron ne veut plus qu’on évalue ses week-ends au prisme du passé ou d’attentes irréalistes. « Il a été très bon en Chine, très bon à Imola. On avance, étape par étape. Il n’est pas devenu magicien du jour au lendemain, mais il construit quelque chose. »

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