Ford va apporter du lourd à Red Bull à partir de 2026

Ford ne se contente pas d’un sticker sur les Red Bull : Comment le géant américain révolutionne la fabrication des moteurs F1 avec des pièces imprimées en 3D.

Alors que la Formule 1 s’apprête à entrer dans une nouvelle ère réglementaire en 2026, Red Bull peut compter sur un partenaire de poids : Ford. Loin d’être un simple accord de sponsoring, cette collaboration s’annonce comme une synergie technologique ambitieuse, où le constructeur américain mettra son expertise au service du développement du futur moteur de l’écurie autrichienne.

Lorsque Ford a annoncé son partenariat avec Red Bull en février 2023, certains observateurs y ont vu une opération marketing. Mais les déclarations récentes de Christian Hertrich, responsable des motorisations chez Ford Performance, dissipent toute ambiguïté : l’engagement du constructeur est technique, profond et multidisciplinaire.

Au cœur de cette collaboration figure la fabrication additive, ou impression 3D, un domaine où Ford excelle. « Nous produisons des pièces métalliques et polymères très complexes, testées pour résister à des conditions extrêmes », explique Hertrich lors d’un évènement de la marque. Ces composants, dont près de 1.000 exemplaires auraient déjà été livrés, ne sont pas de simples boulons. Ils répondent à des normes aérospatiales, avec des contrôles rigoureux sur la résistance mécanique et la conformité géométrique. « Chaque pièce est traitée comme une question de vie ou de mort », souligne-t-il, rappelant que les moteurs F1 subissent des contraintes équivalentes à celles d’un avion de chasse.

L’implication de Ford ne se limite pas à son département motorsport. L’entreprise puise dans ses compétences transversales, de la R&D aux technologies industrielles, pour soutenir Red Bull. « Nous sollicitons des équipes variées, chacune apportant son expertise spécifique », précise Hertrich. Une approche globale qui rappelle la philosophie de Ford dans d’autres projets, comme le Mustang GT3 ou son engagement au Dakar 2025.

Cette mutualisation des savoir-faire est cruciale à l’heure où la F1 évolue vers des motorisations hybrides plus électrifiées. En 2026, les V6 turbo actuels conserveront leur architecture, mais perdront le MGU-H (système de récupération d’énergie sur l’échappement), tandis que la part électrique gagnera en puissance. Un défi qui nécessite à la fois innovation et fiabilité – deux critères où Ford entend briller.

Les nouvelles réglementations F1, axées sur les carburants durables et une hybridation renforcée, ont attiré plusieurs constructeurs. Honda, Audi et Cadillac ont également annoncé des projets, mais Ford mise sur une valeur ajoutée unique : sa capacité à transférer des technologies de la compétition vers le marché grand public.

Pour Red Bull, ce partenariat est un atout clé. Après la fin de sa collaboration avec Honda, l’écurie a créé sa propre division motoriste, Red Bull Powertrains. Avec Ford, elle gagne un partenaire industriel capable de booster sa production tout en respectant les délais serrés imposés par la F1. « Les défis de fabrication sont imprévisibles. Il faut réagir vite, sans sacrifier la qualité », reconnaît Hertrich.

La donne pourrait changer en 2026. Les nouvelles règles techniques réinitialiseront partiellement la hiérarchie, offrant une fenêtre d’opportunité pour ceux qui maîtriseront les moteurs nouvelle génération. Ford et Red Bull l’ont bien compris : en mutualisant leurs forces, ils visent autant la performance immédiate que l’adaptabilité à long terme.

Avec l’explosion de la popularité de la F1, notamment aux États-Unis, ce partenariat est aussi un coup marketing savamment calculé. Ford renoue avec un sport où il a brillé dans les années 60-70 (avec Cosworth), tandis que Red Bull consolide son statut de géant technologique.

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