Red Bull prévoit des jours difficiles avec son moteur 2026, développé en interne avec Ford, mais voit des opportunités d’innovation face à la concurrence
Red Bull Racing se lance dans une nouvelle aventure avec l’arrivée de son propre moteur de Formule 1 pour la saison 2026, développé par Red Bull Powertrains (RBPT). Ce projet, soutenu par Ford, représente une étape essentielle pour l’équipe qui aspire à maîtriser l’ensemble de la chaîne de production de ses unités de puissance. Cependant, ce ne sera pas un long fleuve tranquille, comme l’a souligné Paul Monaghan, ingénieur en chef chez Red Bull, en évoquant les « jours difficiles » qui attendent l’équipe.
Historiquement, Red Bull a toujours dépendu de partenaires externes pour ses moteurs, d’abord avec Renault, puis plus récemment avec Honda. Ce dernier partenariat a été couronné de succès, avec plusieurs titres mondiaux à la clé. Mais le passage à une production interne marque un tournant décisif.
Christian Horner, directeur de l’équipe, a reconnu que Red Bull accuse un retard de 70 ans par rapport à certains constructeurs historiques comme Ferrari ou Mercedes, qui ont une longue tradition dans la fabrication de moteurs de compétition. Cela signifie que Red Bull doit non seulement rattraper son retard, mais aussi innover pour rivaliser avec ces géants.
Le moteur de 2026 ne sera pas une simple évolution des blocs actuels. La réglementation impose des changements radicaux, notamment l’augmentation de la part de l’électrification dans les unités de puissance. Le MGU-K, l’élément qui récupère l’énergie cinétique lors des freinages pour la transformer en électricité, verra sa puissance doubler. Cette augmentation de la capacité électrique exigera une gestion thermique plus complexe et une intégration plus fine avec le moteur thermique, qui utilisera un carburant synthétique à faible empreinte carbone.
Red Bull devra également relever le défi de la fiabilité. La phase de développement d’un moteur de F1 est habituellement marquée par de nombreux tests et des ajustements constants pour éviter les défaillances en course. Monaghan a prévenu que le chemin serait parsemé d’embûches.
« Si nous voulons être aussi forts que possible en 2026, nous devons faire fonctionner ce projet, donc il y a des défis à relever, mais aussi la possibilité de faire au moins un bon travail, si ce n’est mieux que ce que nous avons fait avec Honda, est là pour nous et nous devons la prendre à bras le corps. Il y aura des jours difficiles, des jours heureux, mais c’est notre moteur pour 2026 », a-t-il déclaré selon RacingNews365.
Un autre aspect du projet 2026 réside dans l’intégration du moteur avec le châssis et l’aérodynamique. En tant qu’équipe d’usine, Red Bull bénéficie d’un avantage clé : la capacité à concevoir le moteur et le châssis de manière conjointe, optimisant ainsi les performances globales du package. La nouvelle réglementation 2026 introduira des concepts d’aéro active, qui permettront aux voitures de modifier leur configuration aérodynamique en temps réel pour réduire la traînée en ligne droite ou augmenter l’appui en virage. Cette innovation nécessitera une synergie parfaite entre le moteur et l’aérodynamique pour exploiter au mieux ces possibilités.
Monaghan a également souligné la solidité de la collaboration entre Red Bull et RBPT : « Le fait de disposer d’un règlement différent ne fait que rendre la situation encore plus complexe [pour 2026], mais le travail que j’ai vu entre le châssis Red Bull et le groupe motopropulseur Red Bull est aussi bon, sinon plus, qu’avec n’importe lequel de nos fournisseurs de groupes motopropulseurs », a-t-il déclaré.
Red Bull reste résolument optimiste quant à sa capacité à relever ce défi technique majeur. Le soutien de Ford, qui apportera son expertise en matière de systèmes électriques et de gestion de l’énergie, est perçu comme un atout majeur. Cependant, la véritable clé du succès résidera dans la capacité de l’équipe à innover et à surmonter les inévitables obstacles qui se dresseront sur leur chemin.
