Après une sortie de piste inquiétante au Japon, Doohan pourrait perdre son volant chez Alpine avant le Grand Prix de Bahreïn de Formule 1
Le doute s’installe chez Alpine, et Jack Doohan pourrait en faire les frais plus tôt que prévu. Alors qu’on le disait en sursis dès le début de saison, les signaux envoyés lors des trois premiers Grands Prix n’ont guère rassuré ses dirigeants. Un début de carrière en Formule 1 qui, loin de confirmer les promesses affichées en F2, vire pour l’instant au parcours d’obstacles.
À 22 ans, l’Australien savait que la marge d’erreur serait mince. Mais depuis Melbourne, il accumule les faux pas. Un accrochage dès le premier tour en Australie, une course chaotique en Chine ponctuée de quatre points de pénalité, puis, au Japon, une erreur aussi rare que dangereuse : activer le DRS en pleine courbe rapide lors des essais libres 2. Résultat, une sortie de piste spectaculaire, une voiture détruite, et des regards qui se détournent peu à peu.
Du côté d’Alpine, le discours officiel reste pour l’instant mesuré . Mais en interne, la patience semble s’amenuiser. « Il fait trop d’erreurs et il n’est pas assez rapide », a lâché Ralf Schumacher selon Express UK, évoquant un pilote « dépassé par la situation ». Des propos sévères, mais symptomatiques du climat autour de Doohan, dont l’avenir à court terme en F1 est plus que jamais menacé.
Les options de remplacement ne manquent pas. Si Ryo Hirakawa a surpris en se montrant au niveau de Pierre Gasly lors de la première séance d’essais à Suzuka, son avenir immédiat se joue ailleurs : le Japonais est désormais engagé avec Haas en tant que pilote de réserve. C’est donc vers un autre nom que les regards se tournent : Franco Colapinto.
L’Argentin, qui a récemment quitté le giron de Williams pour rejoindre le programme Alpine, n’a pas encore roulé en F1 cette saison, mais son profil est singulier. Il a d’ailleurs testé la monoplace 2023 à Monza récemment et bénéficie du soutien affiché de Flavio Briatore, désormais conseiller exécutif d’Alpine. « Franco est l’un de nos atouts les plus importants », a confié l’Italien. « Il est jeune, il faut être patient, mais je crois en son talent. »
Un appui de poids pour un pilote qui, à 21 ans, progresse rapidement et pourrait incarner une alternative crédible. Son arrivée dans l’environnement Alpine n’est pas un hasard : elle s’inscrit dans une volonté de restructurer le vivier de jeunes talents, à l’image de Paul Aron également testé récemment.
Si l’on en croit certaines rumeurs, Doohan ne disposerait initialement que de six courses pour convaincre. Mais à mi-parcours de ce sursis, l’alerte est déjà donnée. Le calendrier resserré entre Suzuka et Bahreïn laisse peu de place à la reconstruction mentale et technique. Une décision pourrait même intervenir avant le départ pour Sakhir.
Plus encore que les résultats bruts, c’est le manque de régularité qui fragilise sa position. Dans un contexte où Alpine cherche désespérément à marquer ses premiers points de la saison pour ne pas s’enliser en fond de grille, chaque erreur devient un poids difficile à porter.
