Le président de Motorsport UK, David Richards, attaque Ben Sulayem sur la gouvernance de la FIA et pourrait saisir la justice après avoir été écarté d’un vote
Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, se retrouve au centre d’une polémique qui pourrait prendre une tournure judiciaire. David Richards, président de Motorsport UK, l’accuse d’une dérive autoritaire et menace de poursuivre l’instance dirigeante du sport automobile si ses préoccupations ne sont pas prises en compte.
Depuis son arrivée à la tête de la FIA en 2021, Mohammed Ben Sulayem a promis une gestion plus transparente et efficace. Pourtant, selon David Richards, la réalité serait bien différente. Dans une lettre adressée aux membres de Motorsport UK, il dénonce une “érosion de la responsabilité et de la bonne gouvernance au sein de la FIA”, pointant du doigt des décisions de plus en plus opaques et une centralisation du pouvoir au profit du président.
Le dernier épisode en date illustre cette tension croissante : Richards a été banni d’une réunion du Conseil Mondial du Sport Automobile pour avoir refusé de signer un nouvel accord de confidentialité, jugé excessif. Ce document, imposé par la FIA, interdirait à ses signataires de divulguer la moindre information en dehors du cadre officiel, sous peine d’une amende immédiate de 50.000 euros et de poursuites dont l’ampleur resterait inconnue.
L’exclusion de Richards et de Robert Reid, vice-président de la FIA pour le sport, soulève de nombreuses interrogations. Pourquoi un tel durcissement des règles ? Certains y voient une tentative de contrôle absolu de l’information, notamment après plusieurs fuites médiatiques qui auraient agacé Ben Sulayem.
Richards, lui, refuse de céder. Il estime que cette nouvelle politique de confidentialité empêche tout dialogue et va à l’encontre des principes fondamentaux de transparence. Son appel à une réforme interne est resté sans réponse, et il affirme désormais être prêt à engager une action en justice pour contester ces mesures.
Cette affaire intervient à un moment clé pour Mohammed Ben Sulayem. L’année 2025 sera marquée par une élection présidentielle au sein de la FIA, et les tensions internes s’accumulent. Ces derniers mois, plusieurs cadres de l’organisation ont quitté leurs postes dans des circonstances troubles, alimentant les doutes sur la gouvernance du président en place.
Dans ce climat de défiance, la menace de poursuites judiciaires pourrait fragiliser encore davantage Ben Sulayem, déjà critiqué pour ses prises de position et son mode de gestion. Si Motorsport UK passe à l’action, cela pourrait ouvrir un précédent et encourager d’autres fédérations nationales à exprimer publiquement leurs désaccords.
L’avenir de cette confrontation dépendra de la réponse de la FIA. Richards a exigé des clarifications sur son exclusion et sur la légitimité des nouvelles règles de confidentialité. Jusqu’à présent, la FIA est restée silencieuse. Si aucun compromis n’est trouvé, ce dossier pourrait bien se retrouver devant les tribunaux, avec des conséquences potentiellement lourdes pour l’image de la fédération internationale.