Wolff envoie un message à Ferrari sur la gestion d’Hamilton

Toto Wolff estime que Ferrari doit laisser à Hamilton le temps et l’espace d’un leader s’ils veulent construire une équipe gagnante.

Toto Wolff n’a pas eu besoin de prononcer le nom de Ferrari, mais il n’a pas été difficile de comprendre à qui s’adressait son message. Le patron de Mercedes a commenté les débuts compliqués de Lewis Hamilton à Maranello et a rappelé à la Scuderia ce qu’implique la gestion d’un champion. Derrière des propos en apparence neutres, on peut y voir une offensive diplomatique à peine dissimulée.

Ce n’est pas la première fois que Wolff s’exprime sur ce sujet mais il a glissé dans un podcast relayé par Formula Passion : “Lewis a besoin de temps pour s’adapter.” Cette simple phrase sonne comme une mise en garde contre l’impatience de Maranello, capable de déstabiliser les plus grands talents.

Il faut dire que le bilan actuel de Lewis Hamilton, pour un pilote de sa trempe, a de quoi laisser les fans sur leur faim. A ce jour, il n’a enregistré ni victoire, ni podium. Ses seuls coups d’éclat se limitent aux courses sprint en Chine et à Miami, bien loin de ses standards. Son coéquipier Charles Leclerc domine clairement la hiérarchie interne et s’en sort beaucoup mieux, malgré une SF-25 moins incisive que la monoplace de 2024. Le contraste alimente les interrogations sur le niveau actuel du septuple champion du monde et sur sa capacité à prendre le leadership.

Wolff sait à quel point l’environnement a un impact sur un pilote. Quand Hamilton a rejoint Mercedes en 2013, il n’a pas cherché à tout révolutionner immédiatement. Il a pris le temps d’observer, de s’intégrer, avant de fédérer l’équipe autour de lui. Il en a résulté une domination historique avec six titres mondiaux pour lui et huit titres constructeurs.

Mais Ferrari n’est pas Mercedes. À Maranello, l’organisation est connue pour être plus rigide, plus politique. Charles Leclerc y est chez lui, dans un cocon où il est écouté, respecté et intégré à chaque décision. C’est un privilège que Lewis Hamilton doit encore conquérir. Ses retours techniques, aussi pertinents soient-ils, mettraient du temps à infuser. Ce n’est pas forcément de la mauvaise volonté, mais la mécanique Ferrari a ses propres codes.

Pour Wolff, on ne bâtit pas un projet gagnant autour d’une icône en la cantonnant à un rôle de second couteau. Un champion de cette envergure a besoin d’espace pour s’épanouir et imprimer sa marque. La Scuderia a donc un choix à faire, soit faire de Lewis Hamilton son guide, soit le reléguer à un simple atout de prestige dans une mécanique bien huilée.

Tout le monde sait qu’Hamilton n’est pas venu pour faire de la figuration. Il s’investit déjà à fond dans la conception de la monoplace 2026, du châssis à l’ergonomie en passant par la récupération d’énergie. Mais pour que cet investissement porte ses fruits, il faudrait que ses idées soient écoutées et, surtout, appliquées.

Au fond, Wolff ne défend pas Hamilton, il met Ferrari au défi. Le Britannique est prêt à bâtir, mais pour ce faire, la Scuderia devra vraiment lui donner les clés du camion.

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