Russell dénonce le chaos qui règne au sommet de la FIA

George Russell tire la sonnette d’alarme : il dénonce l’instabilité grandissante au sommet de la FIA après la démission de Robert Reid.

À la veille du Grand Prix de Bahreïn, George Russell ne s’est pas contenté de commenter les enjeux de la course. Le Britannique, très engagé dans son rôle de président de la GPDA (Grand Prix Drivers’ Association), a tenu à exprimer publiquement son inquiétude face à ce qu’il considère comme un véritable chaos au sommet de la FIA.

La démission de Robert Reid, vice-président en charge du sport, a été vécu comme un électrochoc. Mais pour Russell, ce départ ne fait que confirmer une instabilité déjà bien installée.

Robert Reid a quitté ses fonctions avec fracas cette semaine, dénonçant dans une lettre une « rupture grave des standards de gouvernance » et des décisions prises « sans respect du processus institutionnel ». Son retrait fait suite à un épisode tendu : Reid et David Richards (patron du sport automobile britannique) s’étaient vu interdire l’accès à une réunion du Conseil Mondial du Sport Automobile, faute d’avoir signé un accord de confidentialité imposé par la direction.

Russell, visiblement préoccupé par l’accumulation de ces tensions, n’a pas mâché ses mots : « Ce genre de nouvelles n’est plus vraiment surprenant, malheureusement. » Et d’ajouter : « C’est d’autant plus décevant quand cela touche quelqu’un comme Robert, une personne respectée de tous dans le paddock. »

Le constat de Russell est clair : la FIA semble de plus en plus coupée du reste de l’écosystème F1, y compris des pilotes. Malgré leurs efforts pour prendre part aux discussions sur la sécurité, les règlements ou les décisions de course, ceux-ci se sentent relégués au second plan. « On essaie de s’impliquer, mais on réalise que notre voix a peu de poids », explique-t-il, selon ESPN. « Ce sont surtout les équipes et la F1 qui peuvent, on l’espère, construire un dialogue plus constructif avec la FIA. »

C’est une déclaration lourde de sens dans un sport où les pilotes sont censés être les premiers concernés par les décisions prises au plus haut niveau.

Depuis son arrivée à la tête de la FIA en 2021, Mohammed Ben Sulayem a vu de nombreuses figures clés quitter l’organisation. Steve Nielsen (ancien directeur sportif), Natalie Robyn (ex-directrice générale), Tim Goss (responsable technique), ou encore Niels Wittich, directeur de course, ont tous quitté le navire.

Natalie Robyn a récemment confirmé à la BBC l’existence de « graves problèmes structurels persistants » au sein de l’instance. Autant d’éléments qui fragilisent le mandat de Ben Sulayem, alors même qu’il envisagerait de se présenter à nouveau à la présidence en décembre prochain.

À ce stade, aucun adversaire officiel ne s’est manifesté, mais le climat délétère pourrait bien encourager certaines figures du sport à sortir du bois dans les mois à venir.

La situation actuelle met en lumière une fracture de plus en plus visible entre la FIA et le reste du paddock. Une fracture qui ne concerne plus seulement les décisions techniques ou les différends politiques, mais bien la manière dont l’organisation est dirigée.

Le départ de Reid, après ceux de ses collègues, souligne une perte de confiance interne qui pourrait rapidement affecter la crédibilité de la FIA aux yeux des équipes, des pilotes… et du public.

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