À force de constance et d’intelligence en piste, Oscar Piastri fragilise peu à peu la position de Lando Norris chez McLaren.

Oscar Piastri n’a pas seulement battu Lando Norris à Miami : il a exposé une faiblesse qui colle au Britannique depuis plusieurs saisons — une gestion imparfaite des combats roue contre roue. Par sa régularité, son calme et sa lecture intelligente des situations en piste, l’Australien est en train de redéfinir l’équilibre chez McLaren, sans avoir besoin de hausser le ton.
C’est Peter Windsor, ancien manager chez Williams et journaliste respecté du paddock, qui a été l’un des premiers à pointer cette faille après le Grand Prix de Miami sur sa chaîne YouTube. Selon lui, Norris a été “très brouillon dans le trafic”, perdant un temps précieux derrière un Max Verstappen pourtant en difficulté. À l’opposé, Piastri n’a pas hésité. Il a attaqué, poussé Verstappen à l’erreur et pris les devants très rapidement.
Sur le papier, les deux McLaren semblaient les plus rapides ce dimanche-là. Mais face à un Verstappen qui jouait les bouchons, leurs façons de faire ont été radicalement opposées. Piastri a saisi l’opportunité dès le virage 1, tandis que Norris, hésitant et maladroit, a enchaîné les tentatives infructueuses. Résultat : cinq tours gaspillés et un écart de neuf secondes creusé entre les deux coéquipiers.
Cette différence de gestion n’est pas un cas isolé. Son calme en piste, associé à une excellente lecture de la dynamique de course, commence à faire la différence. Les statistiques sont d’ailleurs parlantes : depuis le début de la saison, l’Australien est très performant en qualifications comme en rythme de course, et occupe la tête du classement des pilotes avec quatre victoire en six courses.
Du côté de McLaren, cette montée en puissance ne passe pas inaperçue. Andrea Stella, directeur de l’écurie, a lui-même reconnu que Norris avait été “impatient” face à Verstappen. Une précipitation qui, dans un sport aussi millimétré, peut coûter cher.
Peter Windsor n’a pas été tendre avec le pilote britannique. Selon lui, Norris a manqué de clairvoyance à Miami : « Il aurait dû ralentir légèrement, se caler derrière Max et sécuriser la deuxième place. Cela aurait aussi permis de garder Piastri derrière lui. Il avait la voiture pour gagner. »
Cette analyse pointe du doigt un fait criant : le problème ne se situe pas tant dans la vitesse pure, mais dans la capacité à lire les situations de course. Norris, aussi talentueux soit-il, pêche encore par précipitation. À l’inverse, Piastri démontre une maturité surprenante pour un pilote de seulement deux saisons, capable d’attendre le bon moment pour frapper et provoquer l’erreur chez ses adversaires.